27 février 2009

Sur les ruines des mots


"Le soir du discours du Führer à Königsberg, un de mes collègues qui avait vu et entendu Hitler à plusieurs occasions me dit qu'il était convaincu que cet homme finirait dans la folie religieuse. Pour ma part, je crois aussi qu'il aurait voulu se prendre pour un nouveau Sauveur allemand, que l'exaltation de la mégalomanie césarienne en lui était en conflit permanent avec le délire de persécution, ces deux états pathologiques se renforçant mutuellement, et je crois que c'est justement à partir d'une telle maladie que l'infection a gagné le corps du peuple allemand affaibli et psychiquement détraqué par la première guerre mondiale.
Mais, de mon point de vue de philologue, je continue de croire que si l'impudente rhétorique de Hitler a produit un effet aussi monstrueux, c'est justement parce qu'elle a pénétré avec la virulence d'une épidémie nouvelle dans une langue qui, jusqu'ici, avait été épargnée par elle, c'est parce qu'elle était au fond si peu allemande, tout comme le salut et l'uniforme imités des fascistes-remplacer la chemise noire par la chemise brune n'est pas une invention très originale- tout comme l'ensemble ornemental des manifestations de masse."

"LTI la langue du troisième Reich" Victor Klemperer 1995 (date de publication en Allemagne).

21 février 2009

Recommencements


Et bien voilà, poursuite de la visite...en réalité il en faut plusieurs de visites et parfois à des années d'intervalle pour arriver à récolter des images correctes. Il faut d'abord faire un petit repérage, puis il y a bien sûr et avant tout la météo et donc la lumière...mais l'œil a cette fâcheuse habitude d'être relié au cerveau, lequel est embrumé...a ses humeurs...n'a rien envie de voir...est pressé...ou distrait. Et ce qu'il n'aura pas vu une première fois, ou mal, il le verra mieux la seconde...ou pas...ou les suivantes. Alors il faudrait revenir un nombre incalculables de fois à l'ouvrage pour tromper ses propres travers. Jusqu'à ce que la technique permette un jour d'être définitivement des escrocs. Encore un effort.

14 février 2009

Improvision


La musique improvisée pourrait être un courant, un sous genre, un mouvement, une étiquette...du bruit...un fracas...un n'importe quoi que n'importe qui pourrait faire...un domaine réservé, une alcôve confinée et restreinte à quelques spécialistes de l'ultra pointu...cherchant toujours plus profond le recoin où ils se planqueraient du vulgaire, du conventionnel. Ni l'un, ni l'autre...une sensation, une tentative, à ne surtout pas laisser aux uns ou aux autres. Il suffirait simplement de laisser de côté une certaine forme de pré jugement, de dressage inconscient...une sorte de mise en l'état de l'esprit d'abord, qui se changera, ensuite, et sur le moment, en une expérience physique, si l'alchimie fonctionne...il se peut que non. Alors on recommencera quelques fois...pour être bien sûr. On reviendra ou pas, c'est selon. Une chose est certaine, on n'entendra jamais la même chose.

9 février 2009

La grande lessive


"Cette semaine le professeur Choron a:
Regretté que les C.R.S. n'aient pas encore expulsé à coup de lattes dans leur cul bénit, les catholiques traditionalistes qui occupent actuellement l'Église de Saint-Nicolas à Paris. Car, enfin, quoi, une église c'est un lieu sacré qu'il est sacrilège d'occuper. C'est à dire un lieu dans lequel il est sacrilège de dormir, de péter, de faire la tambouille, de bouffer, de roter et de déféquer. Et après l'occupation d'une église, il n'y a rien de plus décevant, quand on y pénètre pour prier Dieu, que de se casser une jambe en glissant sur une épluchure de carotte ou que de dégueuler ses tripes et boyaux en découvrant ses doigts pleins de merde après les avoir trempés dans le bénitier."
Le Professeur Choron, Charlie Hebdo, 3 mars 1977.


En fait de grande lessive, il est un cul non moins bénit par le saint patron de la connerie, qui officie en grand diacre sur les ruines de Charlie. Pas d'épitaphe pour le prof' mais les éditos d'un cuistre. Mais l'esprit du prof' reviendra se venger, et déversera des bénitiers de bouses en guise de déluge...Ainsi soit-il.

7 février 2009

Argent de poche


Petite causerie entre banquiers et députés sur l'utilisation de l'argent de poche du côté de l'assemblée nationale ...dont la mass média se contre fout d'ailleurs, tellement au chevet du docteur Knock. Bref, il s'agissait de savoir qu'ont-ils fait du flouze? Échanges en milieu tempéré:

Un député:
"Enfin, j’aimerais aborder la question des contreparties « éthiques ». Envisagez-vous de modifier votre politique de rémunération des opérateurs de marchés et, si oui, dans quel sens ? Qu’en est-il de la distribution de dividendes ?"

Oulàlà, on convoque la morale, en général rendu là c'est qu'on a plus des masses de cartouches.

Réponse d'un banquier:
"Je précise qu’en ce qui concerne BNP Paribas, 92 % de nos salariés sont actionnaires de l’entreprise et qu’une grande partie de leur patrimoine dépend du cours de l’action. Eux aussi souffrent de la conjoncture : le dividende leur est aussi destiné."

Hahahé, oui du détenteur de stocks au manard de guichet, les voilà faisant cause commune. Très habile.

Un banquier titillé sur le sujet :
"Les paradis fiscaux font l’objet d’une définition internationale, à travers la liste du GAFI. C’est aux pouvoirs publics qu’il revient de l’étendre !"

Même pas cap hé! Vas y remue la daube et je trouve un compte à ton nom là dedans!

Un député:
Que les grandes banques françaises présentent un solde net bénéficiaire et que dans le même temps elles ont une politique plutôt restrictive à l’égard des petits commerçants et des artisans. Voilà qui nous conduit à nous interroger. Avez-vous vraiment besoin de ces concours ? Si oui, sait-on véritablement tout de la situation de vos établissements et du système bancaire français ?

Hé voui, c'est comme les moutards, tu leur files 10 balles pour acheter le pain, ils reviennent avec un quignon et des malabars bi-goûts et gueulent qu'il y avait pas assez!

3 février 2009

Archéologie textile



C'est l'histoire d'un truc qui a disparu...le bon vieux capitalisme paternaliste à la papa....avec ses trognes burinées d'entrepreneurs visionnaires, ça sent le monocle et la montre à gousset...durs avec leurs ouailles, mais toujours là pour te construire un bout de ta bicoque...te faire des réducs dans le magasin de bouffe de la boîte. Pour peu que tu craches pas dans la soupe en allant t'encarter...que tu rechignes pas à l'effort national...pour le développement de la glorieuse patrie assaillie par le boche...mais généreuse overseas. Bhâ du moment que ça rapporte...Bref étouffé...mais aimé. Pis quand ça tournait vinaigre on pouvait toujours séquestrer un peu, occuper la machine...Pas comme maintenant, où tu peux toujours te brosser pour séquestrer le tôlier qui en deux clics mettra les bouts tiens!

Hum...Ballade, nous disions donc, sur la piste de ce petit bastion industriel de l'étoffe gisant dans une charmante vallée vosgienne. Pour un témoignage historique suivez les liens, mettez les patins et éteignez la zique en partant.