15 juillet 2011

L'effroyable imposture


Eva Joly, fraîchement investie candidate EELV devant Hulot, au nez et à la barbe de l’establishment écolo, commence fort.
Supprimer le défilé militaire du 14 juillet, propose-t-elle!
Immédiatement débauche de commentaires politiques dissentriques, projetés en jets par les chambres d'échos habituelles.

Puté mais pourquoi diable commémorer l'armée un jour d'anniversaire de révolution, grommelai-je?

Parce que Napoléon 1.0 en avait décidé ainsi sous le directoire, d'après l'article de Wikipédia, travestissant du même coup la fête populaire dite des "fédérations". Une première marque du pouvoir pour solder l'épisode révolutionnaire et faire de la commémoration de la prise de la bastille un instrument de contrôle des
mémoires et de l'histoire?...humm...habile le nain de l'époque. Que cette arrière pensée soit avérée ou non, il n'en demeure pas moins que cette première salve napoléonienne fera tomber l'évènement en désuétude....

...jusq'en 1880, date à laquelle, la République, mal née, décide d'en faire, par la loi, une fête nationale, et par un décret, une manifestation militaire.Décidément les bidasses collent aux basques des insurgés...Dans le contexte historique de l'époque, prêter une arrière pensée au pouvoir ne relève pas du fantasme: les armées françaises viennent de se faire torcher par les prussiens, le pays est amputé de l'Alsace et de la Lorraine, et surtout la commune a été vaincue dans le sang par les armées versaillaises.
Il est donc que temps de cloquer un peu de baume aux symboles nationaux et d'enfoncer les clous d'un régime branlant : l'armée française est glorieuse, victorieuse...contre son peuple!
Or c'est (aussi) là que le bât blesse...car en 1789, les troupes stationnées au Champ-de-Mars ont refusé unanimement de marcher sur les émeutiers. Si il y a bien un évènement militaire dont les singeries pseudo  commémoratives de 1789 devraient appeler à se souvenir, c'est celui-là.

11 juillet 2011

Le risque d'accident majeur est une certitude

(...) "J'ai même fait une thèse sur le plutonium, et je ne me posais aucune question. Tout est très compartimenté au CEA, je faisais mes calculs sur la centrale EDF 3 de Chinon, n'avais aucune idée des risques d'accidents ni du problème des déchets. Je travaillais avec des gens brillants. Et puis j'ai commencé à militer à la CFDT, après 68, et on s'est intéressé aux conditions de travail des travailleurs de la Hague. Je me suis aperçu que, moi, ingénieur dans mon bureau, je ne connaissais rien de leurs conditions de travail, et que les gens de la Hague ne savaient pas ce qu'était un réacteur nucléaire." (...)
Comment expliquez-vous l'inconscience française?
"Par l'arrogance du Corps des ingénieurs des Mines, d'une part, et de la servilité des politiques, de l'autre. Une petite caste technobureaucratique a gouverné les questions énergétiques depuis toujours, puisque ce sont eux qui tenaient les charbonnages, puis le pétrole, et ensuite le nucléaire. Ils ont toujours poussé jusqu'à l'extrême, et imposé aux politiques, la manie mono-énergétique."
Cela vient de notre pouvoir centralisé?
"Complètement! Dans les années 70, un chercheur suédois a écrit une étude sur le fait que le nucléaire marche dans certains pays et pas dans d'autres. Et il en a conclu qu'une structure politico-administrative autoritaire et centralisée avait permis qu'il se développe dans deux pays: l'URSS et la France. Pour de fausses raisons - indépendance énergétique, puissance de la France - , on maintient le lien entre le nucléaire civil et militaire - le CEA a une branche applications militaires, Areva fournit du plutonium à l'armée. Ce complexe militaro-étatico-industriel fait qu'ici on considère madame Merkel comme une folle. Au lieu de se dire que si les allemands font autrement, on pourrait peut-être regarder...Non on décide que les allemands sont des cons. Nos responsables claironnent qu'on a les réacteurs les plus sûrs, que le nucléaire c'est l'avenir, et qu'on va en vendre partout. C'est l'argument qu’on utilise depuis toujours, et on a vendu péniblement neuf réacteurs en cinquante ans, plus les deux qui sont en construction en Chine. Ce n'est pas ce qui était prévu...En dix ans, les Allemands, eux, ont créé près de 400 000 emplois dans les énergies renouvelables."

Entretien avec le Physicien nucléaire Bernard Laponche. Télérama 3205- 15 juin 2011.

5 juillet 2011

Hulogisme


"Le 7 novembre 2006, Hulot adresse une "lettre ouverte au futur président", dont j'extrais ceci: "les bouleversements liés au changement climatique ou aux pénuries de ressources sont déjà là. L'ensemble des observations scientifiques le confirme. L'humanité tout entière est menacée." On croirait du Chirac. La suite est assez largement sans intérêt. En janvier 2007, Hulot annonce qu'il ne se présentera pas aux présidentielles, et le soufflé, médiatique, forcément médiatique, retombe. On notera tout de même pour analyse, les cinq mesures "techniquement et juridiquement applicables dès le début du mandat du nouveau président de la République"; telles que présentées dans le Pacte écologique si populaire. Dans l'ordre des priorités: Création d'un poste de vice-Premier Ministre chargé du développement durable. Instauration d'une taxe carbone en croissance régulière. Réorientation des subventions agricoles vers une agriculture de qualité. Systématisation des procédures de démocratie participatives. Mise en place d'une politique éducative et sensibilisatrice à l'écologie et au développement durable. 
Je ne crois calomnier personne en soulignant qu'aucune de ces mesures n'a été appliquée si peu que ce soit. "

Qui a tué l'écologie? Fabrice Nicolino (page 119).

Sincère ou pas sincère? Pourvoyeur de voix ou pas? Peu importe au fond ce qu'Hulot peut faire sincèrement ou non. La question n'est pas là, mais bien dans ce qu'il ne peut pas faire. Car repeindre tout en vert à coup de novlangue durablo-chose c'est déjà fait! Plus faire un pas sans qu'on nous garantisse que c'est green! Qu'on peut y aller! Ha! Pas regarder au larfeuille...z'ête pas écologiss'? Bon alors raquez! Salauds!...Non Hulot ne peut pas faire autre chose que ça. Donc merci, plus de temps à perdre en palabres...C'est bien ce que l'appareil d'EELV ne veut pas voir, tant sa mue en machine électorale façon PS est aboutie. Prenons le pouvoir! Pour en faire quoi? Bhâ, on verra après...Ben les machines se retournent aussi contre leurs concepteurs. Vla!