24 avril 2016

Debout la nuit, couché le jour


La ville du Tréport (76), avril 2005. Un silo se fait abattre joyeusement la trogne à coup de boulets.

Les cahiers de doléances et les états généraux devaient bien faire marrer aussi en leurs temps. Jusqu'au moment où, plus du tout.

Bon, bien entendu tout cela fait un peu flower power et improvisation gentillette. D'un autre côté, au moindre coup de peinture sur un distributeur automatique et la meute canipède de garde se rue sur le renard, dénonçant les seules violences qu'ils veulent bien voir. Les autres, doivent soigneusement être tues. Ensuite, on s'amuse à envoyer le philosophe réactionnaire de service - l'autre devait être occupé sur un théâtre, disons d'opération - de quoi mesurer la profondeur de l'ornière dans laquelle Libération a chu.

Tout cela rendrait furieusement sympathique ces assemblées dérivantes et ses tentatives balbutiantes de retour à ce que fût la démocratie athénienne.

11 avril 2016

Gambetta annonce complet


Nous sommes dans la ville d'Ivry, sur la place du même nom (en 2005). Autour, un capharnaüm de petites maisons, d'ateliers d'artisans, témoins d'un passé industriel grignoté jour après jour. La masse de l'hôtel Gambetta, bien nommé, barre l'horizon, prêt au combat contre les prussiens. L'imbécile, va-t-en guerre, ne voyait pas qu'ils étaient, au portes de Paris, les meilleurs remparts contre les partageux de la commune.
Et aujourd'hui alors? Où sont nos prussiens d'hier, nos versaillais travestis en républicains et nos communards? S'il y a bien une des trois catégorie qui ressemble le plus aux spectres du passé, ce sont nos versaillais d'aujourd'hui. Ils sont pas beaux nos socialos, condamnant les violences des pots de peinture et des jets de patchouli de la place de la république. Laquelle au juste? Celle de Thiers à n'en pas douter, appeler république un tel régime quand le petit peuple se laisse abuser par des mots, c'est encore la meilleure assurance vie pour la rente. Ils déclinent la recette, s'appeler socialiste, quand on fait les poches des salariés pour reverser au capital, en voilà une autre de garantie sans risque. Alors qu'on ne s'étonne plus que le populo veuille prendre la place de la République, justement. Bien mignons encore.