13 janvier 2008

Panoptique opaque


"Le système a levé en banlieue, telle la pâte à pizza dans une boîte en bois. La municipalité et la région ont cru pouvoir s'opposer à lui en refusant de faire des affaires avec les clans. Mais ça n'a pas suffi. Elles n'ont pas assez prêté attention au phénomène et ont sous estimé le pouvoir des familles, jugeant que c'était l'effet de la dégradation des banlieues, et la Campanie est ainsi la région qui compte le plus de communes mises sous tutelle car infiltrées par la camorra. (...)

Les entreprises appartenant aux clans ont déterminé les plans d'occupation des sols, se sont infiltrés dans les agences sanitaires locales, ont acquis des terrains juste avant qu'ils ne deviennent constructibles, puis fait bâtir des centres commerciaux par des sous-traitants, imposant qu'on respecte les fêtes patronales et qu'on recoure à leurs entreprises de services de cantines scolaires, au nettoyage urbain, des transports au ramassage d'ordures. (...)

Jamais les affaires criminelles n'ont été aussi présentes dans la vie économique d'une région qu'en Campanie au cours des dix dernières années. Contrairement aux groupes mafieux siciliens, les clans de la camorra n'ont pas besoin des hommes politiques, mais ces derniers ont absolument besoin du Système."

Gomorra, Roberto Saviano, 2006.



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