14 octobre 2009

Principe de soutènement


C'est à se demander comment l'édifice tient encore. Depuis l'après-guerre, l'un des principaux point de tension du régime politique italien peut grossièrement se résumer à un combat entre l'état de droit et la nébuleuse oligarchie-mafia. Pour être parfaitement lucide, il s'agirait plutôt d'un contingentement chaotique par la justice des assauts réguliers du cartel politico-mafieux contre les principes républicains, au premier rang desquels figure l'égalité devant la loi. Et c'est précisément au visa de ce principe républicain que la Cour Constitutionnelle italienne a annulé il y a quelques jours une loi ordinaire et sur mesure, prévoyant notamment l'irresponsabilité pénale du président du Conseil. C'est une indéniable et temporaire victoire de l'état de droit et un bon coup de pied au cul du cavaliere lubrique. On aurait rêvé en France, d'une Décision du Conseil Constitutionnel aussi nette aux temps de Chirac et Dumas...

Mais vigilance, car en général ce genre d'éclipse n'annonce rien de bon. La dernière passe d'arme a couté la vie à Falcone et Borselino, ouvert l'incroyable déluge judiciaire de Mani Pulite, pour se refermer aussitôt sur la création de Forza Italia de Berlusconi. Un nouveau pacte était alors scellé entre l'oligarchie et les clans, dépoussiérant celui passé entre Cosa Nostra et la galaxie Andreotti-Craxi.

Si d'ordinaire la péninsule et ses frasques prêtent à sourire le reste du monde, il n'en reste pas moins qu'elles devraient inquiéter un peu aussi. Car c'est bien souvent le creuset des inventions politiques les plus nauséabondes, le laboratoire d'essai ou la boule de cristal des truanderies en devenir ailleurs, dans d'autres contrées.

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