29 janvier 2010

Ce qu'il en restera....


"Votre avion commence sa descente, vous êtes littéralement scotché au hublot. La scène est proprement stupéfiante: un archipel d'îles aux tons coralliens forme un puzzle presque complet de 60km² imitant les contours d'une mappemonde. Des eaux vert émeraude et peu profondes qui séparent les continents surgissent les silhouettes immergées des pyramides de Gizeh et du Colisée romain."
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"Alors que l'avion vire lentement en direction du désert, un spectacle encore plus invraisemblable vous coupe le souffle: d'une forêt de gratte-ciels chromés surgit une tour de Babel d'une hauteur invraisemblable-huit cent mètres, plus haut que deux Empire State Building empilés l'un sur l'autre. Vous n'avez pas fini de vous pincer l'avant-bras que l'avion atterri: le centre commercial de l'aéroport vous accueille, offrant aux regards concupiscents des montagnes de sacs Gucci, de montres Cartier et lingots d'or d'un kilo pièce. "
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"Votre hôtel en forme de méduse, l'Hydropolis se situe à vingt mètres sous la mer. Chacune des deux cent vingt luxueuses suites est équipée de murs plexiglas qui offrent une vue spectaculaire sur les évolutions de gracieuses sirènes et sur le célèbre "feu d'artifice sous-marin": un show hallucinant "d'eau, d'air et de sable tourbillonnant éclairé par un jeu de lumière sophistiqué."
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"Bienvenue dans cet étrange paradis. Mais où êtes-vous donc? Dans le nouveau roman de Margaret Atwood, dans la suite posthume du blade runner du Phillip K. Dick ou dans la tête d'un Donald Trump sous acide? Erreur. Vous êtes à Dubaï, ville-État du Golfe persique, en 2010."

Le Stade Dubaï du capitalisme, Mike Davis, in Paradis Infernaux Les villes hallucinées du néo-capitalisme 2008.

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