28 mars 2011

Voyage avec l'ennemi


"L'avion a décollé et la caméra continué. Ma copine et moi, on parlait. Les boissons sont arrivées. J'avais la poésie et une chouette femme en prime. La vie me souriait. Mais attention aux pièges. Chinaski, fais gaffe aux pièges. Tu as mené un dur combat pour avoir la vie que tu voulais. Ne laisse pas une vague adulation et une caméra de cinéma tout foutre par terre. Souviens-toi des paroles de Jeffers-les hommes les plus costauds peuvent se faire piéger, comme Dieu quand il posa le pied sur terre.
Enfin, tu n'es pas Dieu, Chinaski, détends-toi, prends un truc, un autre verre. Tu devrais peut-être dire un truc profond pour le preneur de son? Non, qu'il se démerde. C'est leur film après tout. Jette un oeil aux nuages. Tu voyages avec les cadres sups d'I.B.M., de Texaco, de...
Tu voyages avec l'ennemi.
A la sortie de l'aéroport, dans l'escalier roulant, un type me demande:
"Pourquoi toutes ces caméras? Keski se passe?
-Je suis poète, je lui dis.
-Un poète? Il demande, comment vous appelez-vous?
-Garcia Lorca", je fais..."

Au sud de nulle part, Charles Bukowski, 1973.

20 mars 2011

Propre, sûre et pas chère


Elle est propre! Pas de fumées suspectes, pas de gaz à effets de serre!..Rien qu'un peu de vapeur d'eau, quasi pas un pet de CO2 et...des machins à enfouir sous le tapis pendant 300 ans minimum. 
Elle est sûre! Du moins chez nous, pass'que nos ingénieurs à nous c'est pas des brèles. Attention, on plaisante pas avec la sécurité en France! Enfin, rendu au 12ème échelon de sous traitance, quand on te dit qu'il y a plus de piles pour les dosimètres, pose pas trop de questions et prend une douche. Pis si ça pète à côté, ben, on a une sorte de micro climat anticyclonique qui repousse tout. 
Elle est pas chère! Il parait que le litre d'uranium est carrément moins cher que le litre de gasoil. Faudrait pas non plus mettre bout à bout les coûts de retraitement et de stockage des barres de merdier. Je vous parle même pas de la liste des fiascos en tous genres: Brennilis, Super Foiré, demain l'EPR?...
On continue ou le champote sur la photo est suffisamment suggestif? 
Je sais, pour ces propos sarcastiques on devrait au minimum me couper le jus et m'imposer une semaine d'éclairage à la bougie. Plutôt, je vais aller brûler un cierge à la mémoire des cons qui ont parsemé l'hexagone de 58 bombes et qui continuent à vouloir nous éclairer.

25 février 2011

Petite Ceinture 2.0


Pfou!!...je remonte des archives là...un bon coup de dépoussiérage s'imposait. Une vieille série sur Fricherie_s que celle consacrée au chemin de fer de ceinture avait bien besoin d'un coup de jeune. Pour des raisons obscures à l'époque j'avais omis certains clichés. En faisant le ménage dans tout ça, j'en retrouve qui méritent bien un coup d'oeil. En vieil escroc je fais donc du jeune avec du vieux et vous propose une série revigorée en la forme de diptyques photographiques. Alors pour les fanatiques de la PC, allez-y.

Les travées de Dieu sont multi services


"La France a toujours assimilé des nourritures étrangères. Cette assimilation, c'est toute son histoire depuis le XVI ème siècle au moins. Mais, depuis 1930, tantôt par admiration, tantôt par épouvante, une partie de la France est en état d'hypnose devant l'Europe brutalisée.
Madame Charroux, qui pleurait l'autre soir, parce que deux françaises oubliaient devant les Allemands la dignité du vaincu, me parle aujourd'hui de communisme. La peur du communisme la met en état de transe. Mais elle n'a peur que d'un mot. Ce qu'elle connaît du communisme lui vient des journaux. Elle ne sait pas que Staline l'a tué. Et je me demande si sa haine du lointain Staline n'égale pas celle du proche Hitler.
La détresse où nous sommes anéantit un instant mon égoïsme. 
Quoi est vrai? La guerre, la politique, l'homme, Dieu? Dieu existe peut-être, mais plus loin que les religions ne l'ont mis. Tel qu'on nous le présente, il est une solution facile, bonne pour la paix, bonne pour la guerre, bonne pour les saints et les criminels de droit commun. Il me fait penser à ces outils à tous usages que les mécaniciens méprisent et qui sont à la fois pince, tenaille, marteau et tournevis."

Léon Werth, 33 jours.

14 février 2011

Dans un silence assourdissant



Denis Robert, conspué par la mass média et toute la valetaille prétentieuse, houspillé judiciairement par la horde d'avocats de La firme, a été enfin lavé de toute accusation de diffamation. La cour de cassation, casse sans renvoi l'arrêt de la cour d'appel de Paris qui avait reconnu diffamatoires les propos tenus dans le documentaire "les dissimulateurs" et les deux livres "la boîte noire" et "Révélation$". L'écho médiatique autour de cette importante décision de justice pour le droit à l'information est à la hauteur de l'intérêt que porte pour ce même droit les faiseurs d'opinion et autres meutes de chiens de garde. 

Extrait de l'arrêt de cassation, concernant le documentaire "les dissimulateurs" :
"Attendu que la chaîne de télévision Canal + a diffusé dans l’émission “90 minutes”, le 1er mars 2001, un film documentaire intitulé “Les dissimulateurs” réalisé par MM. Robert et Clément ; que la société luxembourgeoise Clearstream banking visée par les investigations, estimant que certains passages de l’émission portaient atteinte à son honneur et à sa considération, a fait assigner M. Lescure, directeur de la publication de la chaîne de télévision, M. Robert, écrivain, et la société Canal + au visa des articles 29 et 32 de la loi du 29 juillet 1881 ;
Attendu que pour relever le caractère diffamatoire des passages poursuivis du reportage «Les dissimulateurs» et refuser le bénéfice de la bonne foi à leur auteur, l’arrêt, après avoir admis que celui-ci avait poursuivi un but légitime en recherchant si la société Clearstream banking, chambre de compensation internationale, offrait les garanties de transparence nécessaire et ne favorisait pas des transferts financiers frauduleux ou des opérations de blanchiment, et qu’aucune animosité personnelle à l’égard de cette société n’était démontrée, retient que l’enquête réalisée ne conforte pas les imputations litigieuses et que l’auteur s’est livré à des interprétations hasardeuses en assimilant les comptes non publiés à des comptes occultes servant à enregistrer des transactions frauduleuses et en présentant la société Clearstream comme abritant une structure de dissimulation, tirant ses bénéfices de sa complicité avec des entreprises criminelles et mafieuses Qu’en statuant ainsi, quand l’intérêt général du sujet traité et le sérieux constaté de l’enquête, conduite par un journaliste d’investigation, autorisaient les propos et les imputations litigieux, la cour d’appel a violé les textes susvisés."

7 février 2011

Insurrection paquerette





Si demain les suisses envahissaient les rues de Genève et de Zurich...
Mais nous ignorions que la Suisse fût à ce point une tyrannie...que sous l'herbe grasse se terrait une ignoble dictature du propre...une infecte montagne de neutralité au chocolat au lait...Cet étouffant écrin cristallin ouate et rose...hygiénique et lisse...qu'au fond nous n'avions pas saisi la mesure de ce secret bancaire si opaque. 
Mais maintenant nous savons. Cette fois, nous sommes prêts. Si les suisses se soulevaient demain, nous n'appellerions pas au calme. Nous ne proposerions pas non plus notre savoir faire anti-émeute au service du gouvernement fédéral. Nous serions fermes et déterminés, une fois deniers retirés, à soutenir l'insurrection. Voire même irions nous jusqu'à geler les comptes bancaires que les dirigeants de la junte suisse auraient ouverts dans nos beaux établissements de crédit. 
Aux dernières nouvelles aucun signe d'agitation en suisse.
Nous restons vigilants.

26 janvier 2011

La vérité au zinc du coin...


"Les gens ne s'expriment pas; tout le travail de la société instituée a, depuis toujours, visé à les persuader que ce qu'ils ont à dire n'est pas important, mais que l'important est ce que connaissent et disent Giscard, Marchais ou Mendès France, les spécialistes de l'économie et de la politique (dans le cas général, des pseudo-spécialistes de pseudo-sciences). Ce travail a atteint son but, et les gens se disent: "Ce qui me préoccupe, moi, est sans grande importance, ce sont de petites conneries personnelles; les grandes affaires de la société, je ne peux pas en parler parce que je n'y connais rien". Nous avons à détruire les effets de ce travail, inverser les signes de valeur, répandre l'idée évidente que tous les discours qui remplissent quotidiennement les journaux, la radio, la télévision sont d'une importance quasi nulle et que les préoccupations des gens sont la seule affaire importante du point de vue social."

Cornelius Castoriadis, une société à la dérive. Entretiens et débats 1974-1997.

23 janvier 2011

"On fabrique les fauves de demain"


"Ne pensez-vous pas que si vous aviez tué le président Petit vous n'auriez plus été un homme qui se bat contre les QHS mais tout simplement un assassin. Et les assassins, les gens n'aiment pas ça...


Vous parlez d'assassin. Je vais vous répondre. La société assassine moralement les hommes en quartier de haute sécurité. Alors, il faut pas faire aux autres ce que l'on veut pas que l'on fasse à soi-même. La société assassine les détenus, les assassine jour après jour, nuit après nuit. Les QHS, c'est un assassinat légalisé. Donc j'aurais répondu à l'assassinat moral de ces gens-là par un autre assassinat. Ne demandez pas à un home d'être raisonnable quand, justement, la justice et le gouvernement ne le sont pas."

Interview de Jacques Mesrine, Libération, 3 janvier 1979.

Post Scriptum: Le titre du billet est une expression de Jacques Mesrine à propos des QHS.

10 janvier 2011

2011


Après un petit intermède déconnecté, nous y revoilou, photo de voeux en prime. 
Disons que ça ressemblait à 11 vu d'ici. Et de chez vous?...ha bon. Les soirée de pleine lune faut toujours faire gaffe. J'vous en ressert un verre chaque année de cette cuvée là : Rouen, le port, 2005, pleine lune, apéro avec un ours, une heure pour retrouver un gastos et puis exposition longue...longue.
La santé quand même...hein?...mouais. Bhâ, faut que j'retrouve mes autorails moi.

6 décembre 2010

Mission civilisatrice


A plus d'un titre, le bordel foutu par les types de WikiLeaks, agit comme un formidable révélateur de ce que sont les pouvoirs en place dans les démocraties occidentales..."le monde libre"...les "démocraties à économies de marché"...
Evacuons rapidos le traitement médiatique réservé au contenu mis en ligne par Wikileaks, car avant qu'une task force officielle de grands titres ne soit mise en place, on était bon pour les reprises de conneries à la limite du people, sinon pour un dénigrement à risposte graduée, sur ceux qui ne savent pas comment s'y prendre, que faire du journalisme c'est compliqué et pis que ça s'apprend à l'école. Bref, le fatras habituel des marquis sentant leur perchoir vaciller.
Nan, vertigineuse de bêtise crasse en revanche est la réaction des Bessons et consorts. Je ne résiste pas, écoutez celle-là, tirée du blog de la députée Muriel Marland-Militello: 
"Wikileaks n'a pas de place dans l'internet civilisé que nous devons construire. En effet, un internet sans un minimum de régulation est un danger pour tous alors que l'internet civilisé est une chance pour chacun, au service de la démocratisation culturelle, de l'accès à l'information et au savoir. Ces faits d'une extrême gravité appellent à une réflexion mondiale sur ce que doit être l'internet."
Le truc a le mérite de ne pas faire de détour, c'est un véritable plan de civilisation pour les barbares, un peu à la manière des gentils colons apportant la lumière aux sauvages africains...voyez un peu. Et puis, un coup de nappage de liberté pour préparer le bon gros filtre qui fera qu'en un coup de bouton poussoir votre FAI deviendra censeur, la toile un gros minitel...Une réflexion mondiale? Pourquoi pas? Tiens!...je suis certain qu'en Chine, en Iran ou en Corée du Nord, ils ont des idées sur la neutralité du net...
Ces types ce sont eux qui auraient vu dans l'imprimerie un danger, dans la roue une chose suspecte, bref qui auraient condamné Galilée. 

27 novembre 2010

Minitel 2.0


Hadopi, Lopsi, Acta...fatras d'acronymes aux noms délicats. Il a fallu que j'installe une distri Ubuntu sur mon vieux PC et, le hasard faisant les choses, que j'aille traîner du côté de la Cité des Sciences un dimanche, pour que ces acronymes barbares fassent un peu tilt dans mon cervelet saturé. Tout ceci ne serait qu'affaire de geeks, voire, de dévoreurs convulsifs de P2P et de bittorrent...? Pas si sûr...et s' il s'agissait plutôt de libertés publiques...De droits fondamentaux tiens! Et si le point commun de toutes ces offensives législatives serait le premier pas pour contrôler le machin qui dérange, la zone de non droit, la où  télésurveillance ne passe pas : Internet. Filtrer le net, au nom de la lutte contre la contrefaçon, le piratage, les pédonazis. Tout le monde est pour et puis si ça ralenti pas mon débit, après tout? L'entreprise en réalité, n'est rien moins que le premier pas vers la minitélisation du net. Bref, un bond en arrière de 20 ans et encore une occasion ratée...ça se joue en ce moment, près de chez vous.

11 novembre 2010

Avec un petit H


Moi, les grandes commémorations ça m'inspire. Alors continuons et révisons notre histoire , comme disait l'abbé Pierre. Hum... Retour sur le parfum nauséabond des années 30 et sa méchante cri-crise, qui n'est pas sans rappeler la patauge contemporaine.

"L'Etat se montrait pourtant digne de la réputation de défenseurs des intérêts de la grande bourgeoisie "en 1793, 1830, 1848 ou 1871" que lui confère Robert Young en cherchant des antécédents aux années 1936-1939. Elle avait été, Comité des houillères et des Forges en tête, cajolé par l'Etat en guerre puis vainqueur. Elle en avait reçu des privilèges qui emplirent la chronique de la police financière puisée au renseignement bancaire, riche en scandales tus ou éclatés. Elle n'avait rien à envier à l'étatisation de l'économie allemande depuis l'ère Brüning, c'est à dire à sa socialisation des pertes. La générosité étatique avait à l'automne 1931 atteint un degré tel que "dans les milieux bancaires, on craignait que la divulgation du montant des sommes avancées par le Trésor aux banques et à diverses entreprises privées n'accentuât la défiance du public vis à vis des établissements de crédit, ce qui se traduirait par une reprise des retraits de fonds". (...)
"La banque de France fit mieux. Ce héraut de la rigueur financière, qui pourfendait les dépenses funestes de l'Etat et le déficit budgétaire, comptait aussi sur le Trésor. Elle avait tué dans l'oeuf la réforme fiscale du Cartel des Gauches, joué contre le franc et animé la spéculation qui avait fait flamber la livre sterling et le dollar. Elle tira de l'ère Poincaré, son oeuvre, grande satisfaction, perceptible dans sa prose et sa presse. Elle n'en poursuivit  pas moins les sorties d'or vers Londres pour amasser un important portefeuille de livres sterling qui, à de certains moments, atteignit plus de la moitié des encaisse-or de la Banque d'Angleterre. Ce paradis sterling s'effondra dans la tempête financière allemande de l'été 1931 (...) La dévaluation consécutive transforma des gains clandestin en pertes nécessitant sauvetage public."

Annie Lacroix-Riz, Le choix de la défaite, les élites françaises dans les années 1930, deuxième édition 2010, pages 49 à 51.

10 novembre 2010

Histoire sur les rails


Le projet de statut des juifs d'octobre 1940 annoté de la main de Pétain a été découvert. Ben merde! Il était planqué où ce machin là?...Alors cette fois plus de doutes la thèse du glaive et du bouclier est définitivement ruinée. En doutions nous? 
Cependant les conclusions tirées de la découverte du document faisant tout aussi définitivement de Pétain, le diable idéal, sont un peu rapides. Ce serait en oublier bon nombre en chemin. A commencer par les élites économiques qui, depuis au minimum 1934, oeuvraient pas vraiment discrètement pour un rapprochement franco allemand et voyaient en Hitler sinon le rempart idéal contre le bolchévisme pour les plus paranos, au moins le meilleur outil afin de maximiser le profit. Le gratin du monde politico-médiatique, à la suite des premiers, drapé dans un pacifisme tartuffe, préparait Vichy. Tout devait être prêt pour, le moment venu, basculer dans un régime fort à la solde du Reich. Les ennemis intérieurs étaient, bien avant 40, désignés, fichés, repérés: les juifs, les communistes, les francs-mac'. En ce sens, Pétain n'était que le bon produit marketing à placer pour faire passer la pilule. Le reste suivrait. Et il a suivit, au moins au début. Le petit bout de la lorgnette historique commande de s'attacher à déterminer l'infinie responsabilité de ce vieux canasson. Ceci permet de laisser aux oubliettes de l'histoire les banques, l'Etat-major, l'essentiel de la classe politique de la troisième, qui jouaient le Reich contre une hypothétique chienlie rouge. Un petit cours de rattrapage s'impose.

19 octobre 2010

Low croûtes


Rhâââ...c'est fini...Ryanair quitte Marseille! Oh mon Dieu! C'est vrai que nous avons un taux de prélèvement d'enfer...les charges! les charges!...Et pi, l'emploi bien sûr...sacrifiés ces pauvres gens, sur l'autel de cette France administrative!..reptilienne!...fiscale!...privilèges et manifs!...
Et ben qu'ils se cassent! On les retient pas, qu'il aient le droit pour eux ou pas d'ailleurs on s'en fout! Pas besoin de leurs carlingues pourries déversant un tombereau de gogos candidats à se tartiner le cul de crème solaire pour pas cher. Le touriste est un con, un parasite, une lie....à degrés divers, mais peu importe, le principe est le même.
Mais en réalité, je vais vous dire madame Chazal, le pire c'est qu'ils ONT le droit pour eux. Bhé voui, figurez-vous qu'un fatras de directives permet de contourner, façon Bolkenstin' en germe si vous voulez, le droit local du travail au profit du droit d'origine. Le tout nappé dans la liberté d'établissement des entreprises au sein de l'Union. En attendant North Korean Airlines envisage sérieusement de reprendre la place chaude...hum. Des candidats?


12 octobre 2010

Gratter le Léviathan


Il semble que la mayo veuille prendre....enfin!...il en aura fallu!..."reconductible", passons sur le soft langage, là où il faudrait dire "générale" et "illimitée"...Va pas être facile...comme l'écrit Davduf, finalement chaque fois que la populasse s'aventure à gratter les orteils du Léviathan, c'est un peu une répétition générale pour le Pouvoir. Ils feront mieux la prochaine fois! Alors tu penses, depuis 95, ils ont eu le temps de disséquer ce qui reste de vivant dans cette armée de réserve à zombies. La déferlante sera dure..à commencer par les laquais gardiens de la juste opinion cathodique...le plus difficile serait encore de se dire que la "gauche" de gouvernement ne reviendra certainement sur rien. Faits comme des rats! Ok, mais pas sans avoir livré bataille.
Pour couronner le tout, suis écartelé entre mon soutient au mouvement, petit numéro anonyme des grévistes, et le fait d'être touché par ses conséquences. Alors, si dans quelques jours, je venais à grogner un truc sur l'espérance de vie qui s'allonge...abattez-moi sans sommation. Je vous aurais ralentis.

5 octobre 2010

Dispregiativo


"Jim s'était mis à éclabousser ces filles. Il était devenu dieu de l'Eau et elles l'adoraient. Il s'était mué en promesse, en chose possible. Il était génial. Il savait s'y prendre. Des livres, j'en avais lus beaucoup mais lui, il en avait lu un que je n'avais jamais ouvert. Maillot de bain, couilles, méchant petit air et jolies oreilles rondes, c'était un vrai artiste. Je ne pouvais pas plus le défier que l'espèce de gros porc en coupé sport vert qui m'avait nargué avec sa beauté à long cheveux qui flottaient au vent. L'un comme l'autre, ils avaient ce qu'ils méritaient. Moi, je n'étais qu'un étron de cinquante cents qui surnageait au milieu du grand océan vert de la vie."

Souvenirs d'un pas grand chose, Charles Bukowski, 1982.

16 septembre 2010

Autorail pour les falaises


Qui dit rentrée, dit nouveau départ. Bien, alors changement de décor. Nous quittons les charbonnages liégeois pour une voie ferrée, désaffectée, en Normandie. C'est fou ce que ce pays peut compter de lignes ferroviaires à l'abandon...pas interdit que ça resserve un jour, notez. En attendant d'assécher une bonne fois les sous sols, derrière Etretat, une petite voie ferrée serpente...On en a fait un vélo-rail, pour le bonheur des touristes. Et puis, en s'aventurant un poil plus loin...de vieux autorails dépérissent. Le tout pour le plaisir d'une plaisante ballade.

2 septembre 2010

Diversion massive


Depuis quelques temps nous n'avons plus nos Roms...ils ont déserté la rue de l'Ourcq...vacances low cost à 300 boules...sans doute. C'est qu'il faut parfois changer de montures, pour en ménager l'usage. Après la Courneuve et l'insécurité des faubourgs...les "jeunes"...bé y a qu'à faire les Roms. Relents Vichystes? Ha non! Rien à voir! Celle-là est réservée. Pas touche! Bon, bon...M'enfin des ressemblances dans la recette, un peu non? Ennemi intérieur et bouc-émissaire. Grand classique. On parlera d'autre chose...des fois que la rentrée soit...hum...sociale? Rentrée? Tous en rang! Bougez plus! Je change la bobine, le temps de descendre aux archives.
 

1 août 2010

La roue électrique


Je signale en passant pour tous les amateurs, l'excellent travail d'un maître du genre.
Bon décrochage à tous ceux qui ont pu faire relâche, courage aux autres.

13 juillet 2010

Au-delà de l'arc-en-ciel


"Jour de la remise des diplômes. En toque et en robe, nous entrâmes dans le grand auditorium sur l'air de "Pomp and Circumstance". Il faut croire que nous avions appris quelque chose pendant ces trois dernières années. Nous étions probablement un peu meilleurs en orthographe et avions, physiquement, beaucoup grandi. J'étais toujours puceau. "Alors Henry, toujours pas décapsulé?" "Eh non, eh non", répondis-je.
Jimmy Hatcher était assis à côté de moi. Le principal était en train de faire son discours et raclait le fond du vieux tonneau à merde avec un bel enthousiasme.

" L'Amérique, c'est le pays où l'on peut tenter sa chance et, homme ou femme, il suffit de vouloir pour réussir...
-Comme plongeur dans un resto, fis-je.
-Comme employé à la fourrière, ajouta Jimmy.
-Comme cambrioleur, fis-je.
-Comme éboueur, dit-il.
-Comme infirmier psychiatrique, se reprit-il.
-L'Amérique est courageuse...ce furent des gens pleins de courage qui la bâtirent...Notre société est juste...
-Juste pour quelque-uns, fit Jimmy.
-Une société de justice et tous ceux et toutes celles qui veulent de ce rêve, là-bas, au-delà de l'arc-en-ciel, trouveront...
-Une grosse merde bien velue, proposai-je."

Souvenirs d'un pas grand chose, Charles Bukowski, 1982.