24 novembre 2009

Oscillations endolories



Jouer à cache-cache avec son écorce c'est quand ton corps te joue des tours de cochons. Elle prend les commandes cette damnée enveloppe! Et gagne du terrain... Le cocktail chimique avoue ses limites. Le face à face aura lieu et il faut ruser quand l’ennemi est à l’intérieur. Combat solitaire malgré toutes les empathies... 
Quand il prend terre, le laisser faire. Ne plus lutter, c’est inégal. A ce train on s’use. Devenir de bois. Plonger ses racines au plus profond de soi. Laisser flotter ses feuilles, déployer ses ramifications.... Compter les battements de sève. Attendre et mystifier son cerveau. 
A-t-on déjà vu des arbres devenir funambules ? On voit des choses là bas…dont on ne soupçonne pas. Heureux ceux qui ne les connaissent pas, alors ils imaginent.

13 novembre 2009

Aux crochets des hommes



"La chimie a fait des progrès considérables, et nous pouvons savoir ce qui, dans la viande, les fromages, le beurre, donne leur goût à ces produits. Par conséquent, on peut extraire ces substances chimiques et les remttre dans, par exemple, des viandes artificielles. On fait du jambon, on fait du bifteck, on fait ce qu'on veut avec ces produits là."

"Au lieu de laisser les enzymes agir dans nos estomacs, eh bien on peut injecter les enzymes dans la carcasse de l'animal et leur laisser fairele travail d'attendrissement avant consommation (...) On pourrait, si on le désirait, prédigérer l'animal, en quelque sorte, et rendre les morceaux plus tendres dans l'assiette."

Raymon Février, Inspecteur Général de L'INRA, 1970, In Bidoche, Fabrice Nicolino, 2009.

1 novembre 2009

Culture hors sol



Le 104, enclave culturelle du 19ème arrondissement Parisien, périclite: "Mais comment faire décoller le lieu ? Cantarella et Fisbach demandent qu'on leur donne du temps. Et un peu plus d'argent. L'enveloppe actuelle de 8 millions d'euros, à laquelle il faut ajouter quelque 2,5 millions d'euros de ressources propres (location d'espace, mécénat), ne suffirait pas." Le Monde, 31.10.09.

Et combien encore? 8? 10? 12? Qui dit mieux? Et qu'on me fasse pas le coup du poujadisme rampant...Comme si un gros chèque allait régler le problème...Faire de la culture hors sol à coup de carnet d'adresse et de réseaux, au mépris du contexte local de l'arrondissement, à la barbe des services publics de base et nappée de sophistication glacée. Voilà le concentré de jacobinisme...la culture d'État. La recette miracle? Embaumez moi ça les croquemuches!

Bastion...baston!


Bastion, forteresse, citadelle...c'est le déluge pour désigner cet autre château fort de la mythologie sociale que fut Renault-Billancourt. Quand le site ferme en 1993 le département des Hauts de Seine décide de trier sur le volet quelques photographes pour immortaliser le paquebot, sentant bien que la pelleteuse n'était pas loin. Seulement la visite se fait à "objectif guidé" et sous haute surveillance. La direction de Renault ne tient pas à ce qu'on sacralise le panthéon de la lutte syndicale. S'il y avait moyen de lisser tout ça et qu'on ne retienne que la gloire industrielle...le reste? Aux oubliettes de l'histoire...sans blagues...le mur est tombé. Bref cette première visite sera sertie, rivetée, expurgée. De fait, Billancourt restera, avant sa mise à mort définitive, assez largement et efficacement soustraite aux regards indiscrets. L'étau se desserrera à peine 10 ans plus tard, juste avant que le navire ne soit sabordé.

Rien d'étonnant me direz-vous? Depuis 1984 on sait bien que rien ne vaut un bon contrôle de l'histoire pour faire passez la pilule. Certes. Depuis il y a eu le Technocentre, opportunément surpassé par France Télécom. Au suivant.