13 janvier 2016

La succursale du planteur


L'affaire se passe rue des petits carreaux à Paris (2°). Une devanture classée, intouchable sans autorisation administrative, surplombe celles de magasins ordinaires, et rappelle une époque où l'on ne s'emmerdait pas de précautions. La conférence de Berlin (1884) n'est pas loin et le monopoly colonial a vu la France des droits de l'homme se tailler une belle part, trop peut être pour le voisinage qui aurait bien vu quelques miettes lui arriver. Mais c'est une autre histoire....
Ernest Renan nous refile une recette (Qu'est-ce qu'une nation? 1882): « l'oubli, et je dirai même l'erreur historique, sont un facteur essentiel de la création d'une nation, et c'est ainsi que le progrès des études historiques est souvent pour la nationalité un danger ». Pas con, il suffirait de sortir l'effaceur et paf, tout le monde se retrouve derrière un drapeau sans trop se poser de questions. Enfin, si le truc fonctionne du tonnerre pour les supporters de foot, c'est moins évident une fois sorti du stade. Au reste, Renan se vautre ou nous ballade carrément en mettant sur le même plan l'oubli et l'erreur historique. 
L'erreur historique ça sent la manipulation, les coupes sombres dans les programmes, l'enfumage généralisé, le soma à l’œil pour tout le monde. De l'histoire façon 1984 quoi. Oublier c'est pas la même. Pour oublier il faut avoir su, et même remué un peu la merde, s'être aussi un peu foutu sur la gueule. Une fois les choses bien dites, le temps abrase tout le merdier, et il est alors temps d'oublier. Seulement, si les choses ne sont pas faites dans l'ordre, alors le diamant saute inlassablement dans le même sillon et le refrain bégaie. Or il est temps de changer le disque, car au fond, à bien y regarder, si le style a changé, la logique demeure la même.

9 janvier 2016

2016


Du côté d'Ivry Sur Seine, de mémoire, cet immeuble biscornu m'apparût, au détour d'une rue anonyme dont j'ai oublié le nom. Il me semble tout à fait adéquat pour vous résumer la salve de vœux que je vous adresse, visiteurs de Fricheries, soit un monticule de choses disparates dont ma foi vous ferez bien ce que vous voudrez et pourrez. Car oui, malgré son air de tas de légos oublié dans un coin, il tient debout et c'est déjà pas mal. Et il en faut des étais pour encaisser cette époque de pacotille ou l'insipide concurrence le grotesque. Fluctuat mes amis!