19 décembre 2011

Impressions sensibles



La guerre est quelque chose de bestial. La faim! Les poux! La boue! Tous ces bruits déments! La guerre était une chose horrible....et pourtant sublime. Je devais y participer à tout prix. Il faut avoir observé l'être humain à l'état sauvage pour le connaître un peu. Otto DIX.








23 novembre 2011

Du sang sur la neige


2006. J'avais encore une chignole à cette époque. Je roulais...un peu au hasard, sur une route paumée du département des Vosges. L'hiver bien installé, humide et froid...un manteau blanc enveloppe le paysage, nu et désert. De noires forêts de sapins sont rarement interrompues par des villages épars où de vieilles fermes  s'éparpillent entre quelques cités ouvrières orphelines des usines nourricières. L'industrie textile a depuis bien longtemps déguerpi, et de longues, interminables, rues de villages à demi fantômes sont serties de rangées de maison ouvrières...trois marches, un perron, deux étages...répétition infinie du modèle. Puis un grand vide. Le trou béant laissé par les ateliers abattus par les pelleteuses. La forêt à nouveau. Et je tombe sur cette usine. Calcinée, tordue et rongée. Le feu a tout dévoré et laisse une verrue noire et rougie au beau milieu de ce paysage blanc. C'était une usine de tissus. Une des dernières sans doute. C'était beau.


8 novembre 2011

Drang nach Osten

Vous aurez remarqué, ces derniers temps c'est fusionnel...France-Allemagne, à la vie à la mort. Le couple, ciment de la paix et de l'Europe. Balivernes, bien entendu. Sarkozy se met dans les pas de la chancelière mais ne décide de rien, n'est qu'un valet. Et de rabâcher que l'Allemagne ceci....son économie...son orthodoxie monétaire maladive...souvenir de Weimar...le trauma. Mais quand on cause nucléaire et verts là plus personne...autruches et tête sous le fumier....pour ne pas voir ce qu'il faudrait prendre et vraiment laisser à nos bons amis teutons. Parce que même dans le plagiat nous sommes mauvais.

"La France est le pays des champions du monde de la construction. Trois géants se partagent peu ou prou le marché et exercent ainsi une très forte pression sur toute la chaîne des sous-traitants. Sans concurrence véritable, l’innovation, tant technique qu’intellectuelle est le cadet des soucis d’actionnaires pour qui construire n’est même plus le métier. En conséquence, peu ou pas de formation, des métiers de labeur sans plus-value intellectuelle et mal payés.
L’Allemagne est le pays champion des PME, souvent encore des entreprises familiales, dont le métier, premier et dernier, est de construire. Leur nombre est tel à l’échelle du pays et la compétition si intense que l’innovation technique, technologique et intellectuelle fait florès. Incidemment, l’Allemagne est le premier pays exportateur de la zone euro et la formation y est un élément essentiel tandis que la matière grise est légitimement bien rémunérée."
Le courrier de l'architecte, Christophe Leray, extraits.



26 octobre 2011

Meurtres pour mémoire


"Les mièvreries ne doivent pas faire oublier que le rôle de la Seine ne s'est pas toujours joué pour le meilleur, les jours où, "couverte d'humains, de blessés mi-noyés", comme dit d'Aubigné, elle charriait les massacrés de la Saint-Barthélémy,  ou d'autres fois les insurgés de juin 1848 fusillés sur les ponts, ou les algériens assommés et jetés à l'eau en octobre 1961 par la police de Maurice Papon et Charles de Gaulle."


Eric Hazan, L'invention de Paris. Il n'y a pas de pas perdus, 2002.



20 octobre 2011

There's no alternative


Vitres brisées..."théorie de la"...incivilités...violences...mouvements incontrôlés...casseurs...blacks block...Flot de mots jetés contre...par ceux-ci, les adeptes du petit meurtre de bureau. Arme du crime: les ajustements de taux.
Petite pensée pour les grecs. Les premiers de cordées dans ce ridicule jeu de dominos auquel, inéluctablement, nous participerons. Cruels et pathétiques, ces affrontements entre les soldats sous payés de l'ordre établi et les rejetés d'y celui. 
Parce qu'il faut renflouer les danaïdes camarade. C'est ainsi..."There's no alternative", sauf cette odeur de sang qui vient....Vous ne trouvez pas, non?



6 octobre 2011

Elle balance pas mal...


...mais de quel côté penche-t-elle au juste? Alors que je balbutiais mon droit, il y a de cela plus d'une décade sonnée, je biberonnais à Robert Denis. Il venait de publier l'appel de Genève...Pas bien longtemps après avoir publié "Pendant les affaires, les affaires continuent"...

Bégaiements ironiques des années 90 et drôle de chassé croisé entre les derniers rogatons des procès Chirac et la boîte Takieddine qui s'entre-ouvre à peine... Et toute la bonne conscience sociale démocrate d'en appeler à l'indépendance de la justice avec une conviction mollasse et l'outrance stérile bien répétée. Posture et faux derchisme!
Pour cause! La caste se tient par les mallettes! Voilà pourquoi la soit-disant alternance ne peut oser avancer sur le terrain de l'indépendance de la justice. Le parquet au même régime que les juges du siège, le président de la république dégagé du CSM et la PJ sous tutelle d'un procureur général...Pour commencer en douceur. Un petit pas qui ferait passer la France, pays des grandes déclarations ronflantes, de la théorie à la pratique...Pas pour tout de suite.


18 septembre 2011

Les vestiges de la rue Riquet


"Le paysage depuis la rue Riquet, là où elle passe en pont au-dessus des voies de la gare de l'Est, est pour moi l'un des plus beaux de Paris, circonférentiel, immense, vers la rue d'Aubervilliers et le bâtiment désaffecté des pompes funèbres municipales construit par un émule attardé de Ledoux, vers les ateliers de réparation du matériel roulant des chemins de fer du Nord dont les toits en demi-cônes emboîtés évoquent les écailles d'un reptile préhistorique."

Eric Hazan, l'invention de Paris, il n'y a pas de pas perdus, 2002. 



On reconnaîtra le gros dos du reptile préhistorique sur la première image, les pompes funèbres désaffectées sont devenues le 104.
Hazan eut pu ajouter la rue Pajol à son panorama, avec les halles du même nom, un temps reconverties en atelier par Regazzoni. On les distingue au loin, sur le billard, en pleine opération chirurgicale. Le grand vide devant c'est le trou laissé par l'atelier ferroviaire "reptile", flingué, Dieu et RFF seules savent pourquoi. Préhistorique, il n'aura pas résisté au réchauffement climatique du quartier, de même que la rotonde, sa comparse, envahie par les herbes folles. Fin d'une époque.


13 septembre 2011

Les recoins de la rue Volga

Par cette nouvelle série de rentrée, je tente ici une association d'extraits choisis du superbe bouquin d'Eric Hazan "L'invention de Paris" avec des images de ma composition. Pantruche! A nous deux....


"Sur les derniers contreforts de Charonne entre la rue de Bagnolet—d'où l'on aperçoit la cime des arbres du Père-Lachaise dépassant les murs au fond de ravissantes impasses—et la très prolétarienne rue d'Avron qui marque l'arrivée dans la plaine, des rues récentes s'intriquent avec des rues de village qui sont, avec la périphérie de la Chapelle, ce qu'il y a de plus loin de tout à Paris: la rue des Maraîchers qui longe la voie du chemin de fer de ceinture où pousse une forêt sauvage, la rue Fernand-Gambon d'où l'on aperçoit sur les hauteurs les ruines d'une gare à la Magritte, perdue dans le lierre, les entrepôts de la rue du Volga (sic) et de la rue des Grands-Champs, et ma préférée, la rue des Vignoles. Là, entre toutes les maisons se faufilent des passages—impasses des Souhaits, de la Confiance, des Crins, de Bergame, impasse Satan en face du passage Dieu, et une impasse sans nom où flotte le drapeau noir et rouge de la CNT. Ils n'ont pas deux mètres de large et partent vers des palissades, des ateliers, des portes branlantes."

Eric Hazan, l'invention de Paris, il n'y a pas de pas perdus, 2002.


21 août 2011

Crise pour les nuls


Bon ils commencent à nous gaver sérieux avec leur cri-crise à la con. On peut pas se tirer gentiment faire du pâté au sable sans qu'ils nous râpent la couenne avec leurs taux et leurs dette de chose. C'est qu'on a rien demandé nous autre!...Qu'ils jouent à la roulette si c'est leur truc, mais avec leur flouze! Pas avec le notre! Est-ce qu'on va leur faire les poches pour éponger nos ardoises!...Pas croyable cette tendance...tout ça pour nous raser d'un peu plus près encore l'année prochaine...à coup d'austère...y en a qui piaffent, qu'attendent que ça...l'occasion est trop belle, il reste du gras à se faire. Voyez les grecs...dépecés! Ils attaquent les os!...

Alors c'est simple, pour se tirer de la nasse, j'ai la solution. M'est venue comme ça, un coup de houblon. Simple. Vous prenez l'épargne brute des ménages, 3200 milliards selon l'Insee, et plutôt que de la claquer dans n'importe quelle timbale,  vous me déprivatisez illico les 1646 milliards de dette de l’État. Et terminé! Le reste orienté dans un gros plan de relance bien gras. Pas compliqué. La dette c'est bidon! Peau de balle! Rien qu'un attrape fion! AAAA j'y crois que pour les andouillettes...

15 juillet 2011

L'effroyable imposture


Eva Joly, fraîchement investie candidate EELV devant Hulot, au nez et à la barbe de l’establishment écolo, commence fort.
Supprimer le défilé militaire du 14 juillet, propose-t-elle!
Immédiatement débauche de commentaires politiques dissentriques, projetés en jets par les chambres d'échos habituelles.

Puté mais pourquoi diable commémorer l'armée un jour d'anniversaire de révolution, grommelai-je?

Parce que Napoléon 1.0 en avait décidé ainsi sous le directoire, d'après l'article de Wikipédia, travestissant du même coup la fête populaire dite des "fédérations". Une première marque du pouvoir pour solder l'épisode révolutionnaire et faire de la commémoration de la prise de la bastille un instrument de contrôle des
mémoires et de l'histoire?...humm...habile le nain de l'époque. Que cette arrière pensée soit avérée ou non, il n'en demeure pas moins que cette première salve napoléonienne fera tomber l'évènement en désuétude....

...jusq'en 1880, date à laquelle, la République, mal née, décide d'en faire, par la loi, une fête nationale, et par un décret, une manifestation militaire.Décidément les bidasses collent aux basques des insurgés...Dans le contexte historique de l'époque, prêter une arrière pensée au pouvoir ne relève pas du fantasme: les armées françaises viennent de se faire torcher par les prussiens, le pays est amputé de l'Alsace et de la Lorraine, et surtout la commune a été vaincue dans le sang par les armées versaillaises.
Il est donc que temps de cloquer un peu de baume aux symboles nationaux et d'enfoncer les clous d'un régime branlant : l'armée française est glorieuse, victorieuse...contre son peuple!
Or c'est (aussi) là que le bât blesse...car en 1789, les troupes stationnées au Champ-de-Mars ont refusé unanimement de marcher sur les émeutiers. Si il y a bien un évènement militaire dont les singeries pseudo  commémoratives de 1789 devraient appeler à se souvenir, c'est celui-là.

11 juillet 2011

Le risque d'accident majeur est une certitude

(...) "J'ai même fait une thèse sur le plutonium, et je ne me posais aucune question. Tout est très compartimenté au CEA, je faisais mes calculs sur la centrale EDF 3 de Chinon, n'avais aucune idée des risques d'accidents ni du problème des déchets. Je travaillais avec des gens brillants. Et puis j'ai commencé à militer à la CFDT, après 68, et on s'est intéressé aux conditions de travail des travailleurs de la Hague. Je me suis aperçu que, moi, ingénieur dans mon bureau, je ne connaissais rien de leurs conditions de travail, et que les gens de la Hague ne savaient pas ce qu'était un réacteur nucléaire." (...)
Comment expliquez-vous l'inconscience française?
"Par l'arrogance du Corps des ingénieurs des Mines, d'une part, et de la servilité des politiques, de l'autre. Une petite caste technobureaucratique a gouverné les questions énergétiques depuis toujours, puisque ce sont eux qui tenaient les charbonnages, puis le pétrole, et ensuite le nucléaire. Ils ont toujours poussé jusqu'à l'extrême, et imposé aux politiques, la manie mono-énergétique."
Cela vient de notre pouvoir centralisé?
"Complètement! Dans les années 70, un chercheur suédois a écrit une étude sur le fait que le nucléaire marche dans certains pays et pas dans d'autres. Et il en a conclu qu'une structure politico-administrative autoritaire et centralisée avait permis qu'il se développe dans deux pays: l'URSS et la France. Pour de fausses raisons - indépendance énergétique, puissance de la France - , on maintient le lien entre le nucléaire civil et militaire - le CEA a une branche applications militaires, Areva fournit du plutonium à l'armée. Ce complexe militaro-étatico-industriel fait qu'ici on considère madame Merkel comme une folle. Au lieu de se dire que si les allemands font autrement, on pourrait peut-être regarder...Non on décide que les allemands sont des cons. Nos responsables claironnent qu'on a les réacteurs les plus sûrs, que le nucléaire c'est l'avenir, et qu'on va en vendre partout. C'est l'argument qu’on utilise depuis toujours, et on a vendu péniblement neuf réacteurs en cinquante ans, plus les deux qui sont en construction en Chine. Ce n'est pas ce qui était prévu...En dix ans, les Allemands, eux, ont créé près de 400 000 emplois dans les énergies renouvelables."

Entretien avec le Physicien nucléaire Bernard Laponche. Télérama 3205- 15 juin 2011.

5 juillet 2011

Hulogisme


"Le 7 novembre 2006, Hulot adresse une "lettre ouverte au futur président", dont j'extrais ceci: "les bouleversements liés au changement climatique ou aux pénuries de ressources sont déjà là. L'ensemble des observations scientifiques le confirme. L'humanité tout entière est menacée." On croirait du Chirac. La suite est assez largement sans intérêt. En janvier 2007, Hulot annonce qu'il ne se présentera pas aux présidentielles, et le soufflé, médiatique, forcément médiatique, retombe. On notera tout de même pour analyse, les cinq mesures "techniquement et juridiquement applicables dès le début du mandat du nouveau président de la République"; telles que présentées dans le Pacte écologique si populaire. Dans l'ordre des priorités: Création d'un poste de vice-Premier Ministre chargé du développement durable. Instauration d'une taxe carbone en croissance régulière. Réorientation des subventions agricoles vers une agriculture de qualité. Systématisation des procédures de démocratie participatives. Mise en place d'une politique éducative et sensibilisatrice à l'écologie et au développement durable. 
Je ne crois calomnier personne en soulignant qu'aucune de ces mesures n'a été appliquée si peu que ce soit. "

Qui a tué l'écologie? Fabrice Nicolino (page 119).

Sincère ou pas sincère? Pourvoyeur de voix ou pas? Peu importe au fond ce qu'Hulot peut faire sincèrement ou non. La question n'est pas là, mais bien dans ce qu'il ne peut pas faire. Car repeindre tout en vert à coup de novlangue durablo-chose c'est déjà fait! Plus faire un pas sans qu'on nous garantisse que c'est green! Qu'on peut y aller! Ha! Pas regarder au larfeuille...z'ête pas écologiss'? Bon alors raquez! Salauds!...Non Hulot ne peut pas faire autre chose que ça. Donc merci, plus de temps à perdre en palabres...C'est bien ce que l'appareil d'EELV ne veut pas voir, tant sa mue en machine électorale façon PS est aboutie. Prenons le pouvoir! Pour en faire quoi? Bhâ, on verra après...Ben les machines se retournent aussi contre leurs concepteurs. Vla!

26 juin 2011

Jaunes (les)


"Le premier "syndicat jaune" (Note: doivent leur nom à la couleur du papier mis aux fenêtres par les mineurs afin de remplacer les carreaux brisés par leurs assaillants) est fondé en novembre 1899 à Montceau-les-Mines par huit mineurs qui, refusant de participer à un mouvement de grève, appellent à la conciliation des intérêts ouvriers et patronaux. Cette initiative marque la naissance d'une nouvelle forme de syndicalisme qui entend incarner le "véritable socialisme français". D'abord circonscrit dans la région de Montceau, le mouvement des jaunes s'étend progressivement après la formation, en 1901, de la bourse [NDR du travail] indépendante de Paris et de l'union fédérative des syndicats et groupements ouvriers professionnels de France et des colonies. Dirigé par Lanoir, les jaunes tiennent leur premier congrès national en mars 1902. Le mouvement compte alors près de 100 000 adhérents, et bénéficie du soutien de l'association républicaine de Méline, de l'extrême droite antisémite et de différents organes de presse. La rupture entre Lanoine et Biétry, secrétaire général adjoint de la bourse du travail indépendante, modifie sensiblement l'orientation des jaunes. Le 1er avril 1902, Pierre Biétry fonde la fédération nationale des jaunes de France [FNJF], tandis que Lanoir tombe dans l'oubli. (...)

La FNJF s'élève contre le collectivisme, "système de réaction, une vieillerie, une antiquaille", contre l'étatisme, "conséquence naturelle du collectivisme", contre l'antimilitarisme, l'anticléricalisme,  la journée de huit heures, le droit de grève, et bien sûr, contre la lutte des classes. Biétry souligne que, à l'inverse des "manitous de la sociale" qui introduisent des principes "contraires à l'évolution de l'humanité", les syndicalistes jaunes sont "arrivés scientifiquement et expérimentalement à dégager la loi naturelle et par-là même nécessaire qui doit régir les rapports du capital et du travail".

L'extrême-droite en  France, De Maurras à Le Pen. Ariane Chebel d'Appolonia, (pages 142-143).


19 juin 2011

Seegmuller Armement


Série courte sur les entrepôts "Seegmuller armement", port de Strasbourg. En réalité ces vieilles photos sont pour ainsi dire exhumées des entrailles de mon disque dur, sollicité en cela par l'ami qui m'accompagnait au cours de cette ballade de printemps 2004.  J'avais quelques réticentes à lâcher ces clichés réalisés avec un vieux 24 36 Zenith à cellule externe et tirés dans des conditions catastrophiques. Au final, un peu de replâtrage et voilà le travail. 
Et il aurait été dommage de ne pas rendre compte de cette ballade au sein de ce véritable ilot frichesque en sursis, au milieu d'une expansion urbaine presque visible à l'oeil nu. Aujourd'hui un travail de réhabilitation a permis aux lieux d'accueillir une médiathèque ( je n'ai pas eu l'occasion de constater de visu ). Bonne ballade.

13 juin 2011

Atomes al dente (suite)


C'est un véritable feuilleton qui est en passe de se clore par une baffe magistrale pour B. Le referendum des 12 et 13 juin restera dans les annales constitutionnelles italiennes. Les électeurs se sont mobilisés en masse pour se hisser à la participation de 57% des inscrits (54.8% en comptant les électeurs résidant à l'étranger) atteignant le quorum de 50+1, condition sine qua non de la validation du bouzin. Et ils ont ainsi pris leur élan pour en infliger une belle en mode andata e ritorno à hauteur de 95% de "Si".

Quatre si, donc, pour dire si à l'abrogation de la reprise du programme nucléaire en Italie, à la privatisation de la gestion de l'eau potable (2 questions, l'une sur la gestion déléguée, l'autre sur les modalités de financement) et enfin à l'évacuation de loi sur l'empêchement à un procès pénal. Ce dernier poing atterri pleine face, telle une statuette sacrée lancée par un peuple ivre, dans celle de B. Pour la première, la nucléaire, elle ramène la France au rang des derniers malades continuant vaille que vaille, et hors toute consultation démocratique, sur la voie du tout atome.

Retour sur les derniers soubresauts de la consulta. Comme nous le disions ici, l'affaire était loin d'être entendue, il a fallu que la Cour de Cassation italienne confirme, appuyée en cela par la Cour Constitutionnelle, la tenue du referendum. Ce fût fait quelques jours avant la tenue de ce dernier, par la mise au placard d'une piètre tentative de suspension de reprise du programme nucléaire via l'insertion de dernière minute d'une disposition dans un décret "omnibus" (sic). Ce faisant, la Cour de Cassation avait cependant légèrement modifié le libellé de la question portant sur le nucléaire pour y inclure, justement, les replâtrages de dernière minute du gouvernement de B. et consistant en l'insertion d'une suspension branlante, si l'on peut dire, s'agissant de l'intéressé.
Cette modification pour corrective qu'elle pût paraître, n'en posait pas moins un sérieux problème pour les électeurs italiens ne résidant pas sur le territoire national. En effet ces derniers avaient depuis longtemps déjà reçu leur matériel électoral avec l'ancien libellé des questions. Alors que faire? La question était cruciale car ce sont quelques 3 millions d'italiens votant potentiels qui sont concernés, et autant donc en moins pour le décompte du quorum si leur vote n'est pas considéré valide...Panique à quelques jours de la tenue du scrutin. 
Les peurs sont désormais dissipées, avec un tel taux de participation il semble que la question ne soit plus là, mais bien de compter les jours de B. au pouvoir. On se prend à rêver d'un départ, à l'instar d'un Craxi, pour la Tunisie. Buon viaggio, presidente, là-bas ils savent désormais quoi faire des gibiers de ce genre...Forza!



5 juin 2011

Frémissement cadavérique


"On peut le comprendre que dans le cadre plus général de l'attitude des gens face au système. Celui-ci ne semble même plus tenir ses promesses sur le plan "matériel"; il n'y a plus d'horizon indéfini de "progrès". Devant cette situation, les gens réagissent de façons très diverses. Les uns, par apathie politique. Je crois aussi percevoir, et je ne crois pas être victime d'un optimisme qui fausserait mon jugement, un, disons, frémissement chez des gens plus jeunes, qui sont plus prêts qu'il y a dix ans à se poser des questions, à critiquer et peut-être même à faire quelque chose. Et puis, en effet, dans un autre partie de la population, où il y avait sans doute un terrain favorable, on observe effectivement des manifestations d'extrême droite: on trouve là tout un mélange de racisme "traditionnel", de désarroi, de ressentiment face à cette société, etc. Encore qu'il ne faille pas non plus sous-estimer le rôle de certaines manoeuvres électorales politiciennes du président Mitterrand pour faire perdre des voix à la droite traditionnelle; grâce auxquelles les socialistes, à mon avis, vont se retrouver un jour derrière Le Pen aux élections..."

Cornelius Castoriadis, une société à la dérive. Entretiens et débats 1974-1997.

16 mai 2011

Room 2806




" FRANCFORT, 12 mai 2011 (AFP) - La Grèce "n'a pas besoin" de restructurer sa dette, a estimé jeudi à Francfort (ouest) le directeur Europe du Fonds monétaire international Antonio Borges, en suggérant qu'Athènes privatise encore davantage pour se renflouer.
  (...)
      En revanche, le responsable du FMI a suggéré que les Grecs privatisent davantage que les "50 milliards d'euros évoqués", pour accroître leur "crédibilité".
      "Leurs dettes sont importantes mais leurs actifs aussi", a-t-il commenté, affirmant que "le gouvernement grec dispose d'un portefeuille d'actifs extraordinaire, bien plus important que beaucoup d'autres pays européens".
      "Les 50 milliards qu'il s'est engagé à privatiser représentent certainement moins de 20% de ce qu'il pourrait faire", a-t-il dit, admettant que privatiser davantage "n'est pas facile".
      "C'est un processus difficile, il y a des obstacles politiques et des résistances syndicales" mais si Athènes décide de suivre cette voie "cela accroîtra immédiatement leur crédibilité", a-t-il jugé."



Tu vois, Grec, il faut PRIVATISER! PRIVATISER!....ton Parthénon là....les chinois en donneraient sans doute quelque chose...
Et bien le patron de la boutique monétaire internationale va pouvoir nous dire, après une expérience de terrain, ce qu'il pense du système pénitentiaire (privatisé) US. Et puis, comme apparemment c'est open bar du côté des chefs d'inculpation, on pourrait en remettre une petite louche votre honneur? Comme ça, pour la déconne...Histoire de faire un best of du fond monétaire. Non, déconnez pas! Présomption et tout ça...Et puis, tout de même, depuis qu'un socialiste tenait le bouzin, ça avait une autre tenue...Disons, un peu ambiance république de Salo version Pasolini. Je crois que ça c'était mal terminé...

     

10 mai 2011

Taisez-vous!


"On abandonne tous terrains collectifs, on se replie sur son existence individuelle ou micro-familiale, on se soucie de rien qui dépasse le cercle très étroit des intérêts personnels. Ce mouvement est encouragé par les couches dominantes; non pas qu'il y ait, évidemment, une conspiration, mais il y a toute la dynamique du système. La société de consommation, c'est cela: achetez un nouveau téléviseur, et taisez-vous; achetez un nouveau modèle de voiture, et taisez-vous. Même la prétendue libération de la sexualité va en partie dans ce sens. Vous voulez du sexe?  Eh bien, voilà, on vous donne du sexe, on vous donne plein de porno et terminé. Il en est ainsi au plan économique, mais il en est ainsi aussi au plan politique: c'est ce qu'exprime la bureaucratisation de toutes les instances de la vie collective. Faites-nous confiance, on est les experts, on est les techniciens, on est le parti qui défend vos intérêts. On est le président que vous avez élu, on est le gouvernement que vous avez porté au pouvoir, donc faites-nous confiance et laissez-nous faire; vous verrez au bout de quatre ou de sept ans. Tout cela encourage l'apathie des individus, tout cela détruit l'espace public comme espace d'activité collective par laquelle les gens essaient de prendre en charge leur propre destin. On le constate en France, aux Etats-unis, dans tous les pays occidentaux (et autres, du reste). Maintenant, si nous prenons uniquement cette tendance, faisant abstraction du risque de guerre et construisant une sorte de type idéal de l'évolution possible de la bureaucratisation de la société, mais bureaucratisation molle, sans terreur, sans Goulag. Tout simplement, les gens seraient amenés à faire ce que le régime, le pouvoir, les couches dominantes exigent qu'ils fassent en étant simplement manipulés par la dynamique de la conservation et de la consommation, par les médias, par les organismes bureaucratiques qui gèrent les différents domaines de la vie sociale, etc."


Les significations imaginaires, 1981, Cornélius Castoriadis.

8 mai 2011

Atomes al dente



En Italie, les 12 et 13 juin prochains, devrait avoir lieu l'une des consultation électorale les plus importantes depuis une vingtaine d'années. La constitution italienne prévoit la possibilité de consulter les citoyens par referendum afin de recueillir leur assentiment à l'abrogation de certaines dispositions législatives: cette procédure est connue sous les termes referendum abrogativoTrois questions ayant trait à l'abrogation de trois dispositions législatives devraient ainsi être posées au peuple italien. 
La première concerne l'instauration de la procédure d'empêchement à un procès pénal et vient s'empiler sur la liste tristement longue des modifications ad personam du code de procédure pénal italien, taillées sur mesure pour B. Je vous passe les détails.
La seconde concerne la privatisation de la distribution de l'eau, et, si elle n'est pas abrogée, fera connaître aux italiens les joies de la gestion déléguée de la flotte. La France commence enfin à sortir la tête de ces eaux là, les italiens eux s'apprêtent à y plonger.  Après trente piges de gestion de l'eau par la Lyonnaise et la Générale (devenue Veolia) même les plus rétifs aux régies publiques ont fini par être convaincus d'arrêter les frais, c'est dire...Là aussi, je vous passe les détails.
La troisième question est sans doute la plus délicieusement irradiante. En réalité elle fait indéniablement froid dans le dos, même si on peut rêver encore longtemps qu'elle soit posée aux citoyens de l'hexagone. Elle consiste à demander aux électeurs de la péninsule s'ils souhaitent l'abrogation de la loi engageant l'Italie dans un programme de construction de centrales nucléaires. Petit flashback...En 1987, les italiens sont consultés par referendum sur la même question et, la gueule encore pâteuse du nuage de Tchernobyl, avaient dit basta! Depuis, des pelletées de sables ont été jetées sur les barres de graphite et B. a remis le sujet au gout du jour. L'Italie aura donc son parc nucléaire, et pas n'importe lequel puisqu'il sera français môssieur! Lauvergon (Areva) et Sarko ont fait les yeux doux au cavaliere, mais l'histoire ne dit pas si les termes finaux de l'accord ont été négociés au cours d'une des désormais fameuses bunga bunga!...
L'encre est à peine sèche sur le contrat qu'un grain de sable se glisse dans les barres de combustible: un petit incident de niveau 7 dans la centrale de Fukushima au Japon. La situation devient soudainement critique: rendez-vous compte si les italiens se déplaçaient en masse et que la participation au referendum atteigne le quorum? Pire, et si emportés par leur élan les électeurs rejetaient le paquet complet, déclenchant du même coup un tsunami judiciaire sur la collection de procès au pénal de B. et douchant au passage le business plan des transnationales de la flotte? 
Le gouvernement italien a donc bricolé vite fait un moratoire destiné à congeler le programme nucléaire et dans le même temps à torpiller la troisième question du referendum. En effet, en vertu d'une loi constitutionnelle de 1970, si la disposition législative objet du referendum est abrogée avant sa tenue, alors ce dernier est caduc. La question est désormais entre les mains de la cour de cassation italienne ("bureau du referendum") qui, en toute logique, devrait faire fi de cet artifice et confirmer la tenue de la consultation des 12 et 13 juin 2011. Du moins il faut l'espérer...
Ensuite restera aux électeurs italiens la tâche de couler un sarcophage de béton définitif sur ces projets mortifères. Dans un pays à fort risque sismique, où la mafia gangrène la plupart des appels d'offres et sans même parler du drame des déchets dans la région de Naples, la seule voie possible est le rejet de cette greffe.
Popolo italiano, svegliati!

2 mai 2011

Dead or alive?


L'ennemi mondial numéro 1 depuis 10 piges a été exécuté! Notez qu'il valait mieux pas trop le chopper vivant celui-là...et puis quoi! Une arrestation? "Laden, Ben, vous avez le droit de garder le silence, tout ce que vous direz pourra"...et un baveux, du genre Vergès mode cheeseburger. Voyez un peu...Et à la barre, de réciter la lune de miel avec l'oncle Sam...puis les premières brouilles. Jusqu'aux embrouilles....Non, non dead or dead. Point final. 
Du coup, je croyais que Vigipirates allait redescendre dans le vert, qu'on allait arrêter de voir des types en treillis et en armes arpenter nos gares avec des trognes à pas faire de sommations. Ben, non. Parait que c'est pire. A quoi bon alors? 
Terrorisme et nicotine? Il n'y a pas de sociétés sans risques qu'ils disaient, pour nous vendre encore quelques siècles d'atomes. Chuuuuut! Fukushima s'endort.

13 avril 2011

Rusty greenwashing


"Ce que c'est que la confiance. Des dizaines de têtes-à-tête entre Nicolas Hulot et le président de la République Jacques Chirac ont conduit au néant. Quant à l'argent de l'industrie et de la télé, il aura surtout servi à crier dans le désert qu'il faut agir. Très vite, c'est à dire demain, après-demain, après-après-demain. Retenez-le ou il va faire un malheur. C'est tout le malheur." (...)
"Osons un commentaire sarcastique. Douze année de présidence de la République et des d'heures de discussion privées avec Hulot ont mené Chirac à l'interdiction des sacs plastiques en caisses. La planète ne brûle plus, elle se marre."

Qui a tué l'écologie? Fabrice Nicolino 2011.

12 avril 2011

L'humeur à la fenêtre


Sous les stroboscopes des prompteurs escamoté, Fukushima! Rideau...c'est loin...les vents tournent...le reste aussi. Que le soufflet retombe...sinon lampe à huile et bougie!
Atonie générale, englués par les comploteurs de l'ombre, qui il y a 40 piges ont fait des choix pour nous. Les barbus des années 60...rasés à coup de matraque! Désormais, matraquons les cerveaux. Comme si les mines d'uranium nigériennes étaient inépuisables...comme si nos besoins ne devaient que toujours augmenter...Privatisons par dessus le marché!...
Alors j'éteins, vainement, la lumière...et quelqu'un a touché l'interrupteur de Gbagbo. Disons que Bolloré, Suez et consorts changent de fondé de pouvoir avec une discrète ingérence. 
Le lichen embue les vitres du wagon. Les voyageurs ne veulent plus voir, ne savent que trop. 

28 mars 2011

Voyage avec l'ennemi


"L'avion a décollé et la caméra continué. Ma copine et moi, on parlait. Les boissons sont arrivées. J'avais la poésie et une chouette femme en prime. La vie me souriait. Mais attention aux pièges. Chinaski, fais gaffe aux pièges. Tu as mené un dur combat pour avoir la vie que tu voulais. Ne laisse pas une vague adulation et une caméra de cinéma tout foutre par terre. Souviens-toi des paroles de Jeffers-les hommes les plus costauds peuvent se faire piéger, comme Dieu quand il posa le pied sur terre.
Enfin, tu n'es pas Dieu, Chinaski, détends-toi, prends un truc, un autre verre. Tu devrais peut-être dire un truc profond pour le preneur de son? Non, qu'il se démerde. C'est leur film après tout. Jette un oeil aux nuages. Tu voyages avec les cadres sups d'I.B.M., de Texaco, de...
Tu voyages avec l'ennemi.
A la sortie de l'aéroport, dans l'escalier roulant, un type me demande:
"Pourquoi toutes ces caméras? Keski se passe?
-Je suis poète, je lui dis.
-Un poète? Il demande, comment vous appelez-vous?
-Garcia Lorca", je fais..."

Au sud de nulle part, Charles Bukowski, 1973.

20 mars 2011

Propre, sûre et pas chère


Elle est propre! Pas de fumées suspectes, pas de gaz à effets de serre!..Rien qu'un peu de vapeur d'eau, quasi pas un pet de CO2 et...des machins à enfouir sous le tapis pendant 300 ans minimum. 
Elle est sûre! Du moins chez nous, pass'que nos ingénieurs à nous c'est pas des brèles. Attention, on plaisante pas avec la sécurité en France! Enfin, rendu au 12ème échelon de sous traitance, quand on te dit qu'il y a plus de piles pour les dosimètres, pose pas trop de questions et prend une douche. Pis si ça pète à côté, ben, on a une sorte de micro climat anticyclonique qui repousse tout. 
Elle est pas chère! Il parait que le litre d'uranium est carrément moins cher que le litre de gasoil. Faudrait pas non plus mettre bout à bout les coûts de retraitement et de stockage des barres de merdier. Je vous parle même pas de la liste des fiascos en tous genres: Brennilis, Super Foiré, demain l'EPR?...
On continue ou le champote sur la photo est suffisamment suggestif? 
Je sais, pour ces propos sarcastiques on devrait au minimum me couper le jus et m'imposer une semaine d'éclairage à la bougie. Plutôt, je vais aller brûler un cierge à la mémoire des cons qui ont parsemé l'hexagone de 58 bombes et qui continuent à vouloir nous éclairer.

25 février 2011

Petite Ceinture 2.0


Pfou!!...je remonte des archives là...un bon coup de dépoussiérage s'imposait. Une vieille série sur Fricherie_s que celle consacrée au chemin de fer de ceinture avait bien besoin d'un coup de jeune. Pour des raisons obscures à l'époque j'avais omis certains clichés. En faisant le ménage dans tout ça, j'en retrouve qui méritent bien un coup d'oeil. En vieil escroc je fais donc du jeune avec du vieux et vous propose une série revigorée en la forme de diptyques photographiques. Alors pour les fanatiques de la PC, allez-y.

Les travées de Dieu sont multi services


"La France a toujours assimilé des nourritures étrangères. Cette assimilation, c'est toute son histoire depuis le XVI ème siècle au moins. Mais, depuis 1930, tantôt par admiration, tantôt par épouvante, une partie de la France est en état d'hypnose devant l'Europe brutalisée.
Madame Charroux, qui pleurait l'autre soir, parce que deux françaises oubliaient devant les Allemands la dignité du vaincu, me parle aujourd'hui de communisme. La peur du communisme la met en état de transe. Mais elle n'a peur que d'un mot. Ce qu'elle connaît du communisme lui vient des journaux. Elle ne sait pas que Staline l'a tué. Et je me demande si sa haine du lointain Staline n'égale pas celle du proche Hitler.
La détresse où nous sommes anéantit un instant mon égoïsme. 
Quoi est vrai? La guerre, la politique, l'homme, Dieu? Dieu existe peut-être, mais plus loin que les religions ne l'ont mis. Tel qu'on nous le présente, il est une solution facile, bonne pour la paix, bonne pour la guerre, bonne pour les saints et les criminels de droit commun. Il me fait penser à ces outils à tous usages que les mécaniciens méprisent et qui sont à la fois pince, tenaille, marteau et tournevis."

Léon Werth, 33 jours.

14 février 2011

Dans un silence assourdissant



Denis Robert, conspué par la mass média et toute la valetaille prétentieuse, houspillé judiciairement par la horde d'avocats de La firme, a été enfin lavé de toute accusation de diffamation. La cour de cassation, casse sans renvoi l'arrêt de la cour d'appel de Paris qui avait reconnu diffamatoires les propos tenus dans le documentaire "les dissimulateurs" et les deux livres "la boîte noire" et "Révélation$". L'écho médiatique autour de cette importante décision de justice pour le droit à l'information est à la hauteur de l'intérêt que porte pour ce même droit les faiseurs d'opinion et autres meutes de chiens de garde. 

Extrait de l'arrêt de cassation, concernant le documentaire "les dissimulateurs" :
"Attendu que la chaîne de télévision Canal + a diffusé dans l’émission “90 minutes”, le 1er mars 2001, un film documentaire intitulé “Les dissimulateurs” réalisé par MM. Robert et Clément ; que la société luxembourgeoise Clearstream banking visée par les investigations, estimant que certains passages de l’émission portaient atteinte à son honneur et à sa considération, a fait assigner M. Lescure, directeur de la publication de la chaîne de télévision, M. Robert, écrivain, et la société Canal + au visa des articles 29 et 32 de la loi du 29 juillet 1881 ;
Attendu que pour relever le caractère diffamatoire des passages poursuivis du reportage «Les dissimulateurs» et refuser le bénéfice de la bonne foi à leur auteur, l’arrêt, après avoir admis que celui-ci avait poursuivi un but légitime en recherchant si la société Clearstream banking, chambre de compensation internationale, offrait les garanties de transparence nécessaire et ne favorisait pas des transferts financiers frauduleux ou des opérations de blanchiment, et qu’aucune animosité personnelle à l’égard de cette société n’était démontrée, retient que l’enquête réalisée ne conforte pas les imputations litigieuses et que l’auteur s’est livré à des interprétations hasardeuses en assimilant les comptes non publiés à des comptes occultes servant à enregistrer des transactions frauduleuses et en présentant la société Clearstream comme abritant une structure de dissimulation, tirant ses bénéfices de sa complicité avec des entreprises criminelles et mafieuses Qu’en statuant ainsi, quand l’intérêt général du sujet traité et le sérieux constaté de l’enquête, conduite par un journaliste d’investigation, autorisaient les propos et les imputations litigieux, la cour d’appel a violé les textes susvisés."

7 février 2011

Insurrection paquerette





Si demain les suisses envahissaient les rues de Genève et de Zurich...
Mais nous ignorions que la Suisse fût à ce point une tyrannie...que sous l'herbe grasse se terrait une ignoble dictature du propre...une infecte montagne de neutralité au chocolat au lait...Cet étouffant écrin cristallin ouate et rose...hygiénique et lisse...qu'au fond nous n'avions pas saisi la mesure de ce secret bancaire si opaque. 
Mais maintenant nous savons. Cette fois, nous sommes prêts. Si les suisses se soulevaient demain, nous n'appellerions pas au calme. Nous ne proposerions pas non plus notre savoir faire anti-émeute au service du gouvernement fédéral. Nous serions fermes et déterminés, une fois deniers retirés, à soutenir l'insurrection. Voire même irions nous jusqu'à geler les comptes bancaires que les dirigeants de la junte suisse auraient ouverts dans nos beaux établissements de crédit. 
Aux dernières nouvelles aucun signe d'agitation en suisse.
Nous restons vigilants.

26 janvier 2011

La vérité au zinc du coin...


"Les gens ne s'expriment pas; tout le travail de la société instituée a, depuis toujours, visé à les persuader que ce qu'ils ont à dire n'est pas important, mais que l'important est ce que connaissent et disent Giscard, Marchais ou Mendès France, les spécialistes de l'économie et de la politique (dans le cas général, des pseudo-spécialistes de pseudo-sciences). Ce travail a atteint son but, et les gens se disent: "Ce qui me préoccupe, moi, est sans grande importance, ce sont de petites conneries personnelles; les grandes affaires de la société, je ne peux pas en parler parce que je n'y connais rien". Nous avons à détruire les effets de ce travail, inverser les signes de valeur, répandre l'idée évidente que tous les discours qui remplissent quotidiennement les journaux, la radio, la télévision sont d'une importance quasi nulle et que les préoccupations des gens sont la seule affaire importante du point de vue social."

Cornelius Castoriadis, une société à la dérive. Entretiens et débats 1974-1997.

23 janvier 2011

"On fabrique les fauves de demain"


"Ne pensez-vous pas que si vous aviez tué le président Petit vous n'auriez plus été un homme qui se bat contre les QHS mais tout simplement un assassin. Et les assassins, les gens n'aiment pas ça...


Vous parlez d'assassin. Je vais vous répondre. La société assassine moralement les hommes en quartier de haute sécurité. Alors, il faut pas faire aux autres ce que l'on veut pas que l'on fasse à soi-même. La société assassine les détenus, les assassine jour après jour, nuit après nuit. Les QHS, c'est un assassinat légalisé. Donc j'aurais répondu à l'assassinat moral de ces gens-là par un autre assassinat. Ne demandez pas à un home d'être raisonnable quand, justement, la justice et le gouvernement ne le sont pas."

Interview de Jacques Mesrine, Libération, 3 janvier 1979.

Post Scriptum: Le titre du billet est une expression de Jacques Mesrine à propos des QHS.

10 janvier 2011

2011


Après un petit intermède déconnecté, nous y revoilou, photo de voeux en prime. 
Disons que ça ressemblait à 11 vu d'ici. Et de chez vous?...ha bon. Les soirée de pleine lune faut toujours faire gaffe. J'vous en ressert un verre chaque année de cette cuvée là : Rouen, le port, 2005, pleine lune, apéro avec un ours, une heure pour retrouver un gastos et puis exposition longue...longue.
La santé quand même...hein?...mouais. Bhâ, faut que j'retrouve mes autorails moi.