"Le premier "syndicat jaune" (Note: doivent leur nom à la couleur du papier mis aux fenêtres par les mineurs afin de remplacer les carreaux brisés par leurs assaillants) est fondé en novembre 1899 à Montceau-les-Mines par huit mineurs qui, refusant de participer à un mouvement de grève, appellent à la conciliation des intérêts ouvriers et patronaux. Cette initiative marque la naissance d'une nouvelle forme de syndicalisme qui entend incarner le "véritable socialisme français". D'abord circonscrit dans la région de Montceau, le mouvement des jaunes s'étend progressivement après la formation, en 1901, de la bourse [NDR du travail] indépendante de Paris et de l'union fédérative des syndicats et groupements ouvriers professionnels de France et des colonies. Dirigé par Lanoir, les jaunes tiennent leur premier congrès national en mars 1902. Le mouvement compte alors près de 100 000 adhérents, et bénéficie du soutien de l'association républicaine de Méline, de l'extrême droite antisémite et de différents organes de presse. La rupture entre Lanoine et Biétry, secrétaire général adjoint de la bourse du travail indépendante, modifie sensiblement l'orientation des jaunes. Le 1er avril 1902, Pierre Biétry fonde la fédération nationale des jaunes de France [FNJF], tandis que Lanoir tombe dans l'oubli. (...)
La FNJF s'élève contre le collectivisme, "système de réaction, une vieillerie, une antiquaille", contre l'étatisme, "conséquence naturelle du collectivisme", contre l'antimilitarisme, l'anticléricalisme, la journée de huit heures, le droit de grève, et bien sûr, contre la lutte des classes. Biétry souligne que, à l'inverse des "manitous de la sociale" qui introduisent des principes "contraires à l'évolution de l'humanité", les syndicalistes jaunes sont "arrivés scientifiquement et expérimentalement à dégager la loi naturelle et par-là même nécessaire qui doit régir les rapports du capital et du travail".
La FNJF s'élève contre le collectivisme, "système de réaction, une vieillerie, une antiquaille", contre l'étatisme, "conséquence naturelle du collectivisme", contre l'antimilitarisme, l'anticléricalisme, la journée de huit heures, le droit de grève, et bien sûr, contre la lutte des classes. Biétry souligne que, à l'inverse des "manitous de la sociale" qui introduisent des principes "contraires à l'évolution de l'humanité", les syndicalistes jaunes sont "arrivés scientifiquement et expérimentalement à dégager la loi naturelle et par-là même nécessaire qui doit régir les rapports du capital et du travail".
L'extrême-droite en France, De Maurras à Le Pen. Ariane Chebel d'Appolonia, (pages 142-143).
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