6 décembre 2010

Mission civilisatrice


A plus d'un titre, le bordel foutu par les types de WikiLeaks, agit comme un formidable révélateur de ce que sont les pouvoirs en place dans les démocraties occidentales..."le monde libre"...les "démocraties à économies de marché"...
Evacuons rapidos le traitement médiatique réservé au contenu mis en ligne par Wikileaks, car avant qu'une task force officielle de grands titres ne soit mise en place, on était bon pour les reprises de conneries à la limite du people, sinon pour un dénigrement à risposte graduée, sur ceux qui ne savent pas comment s'y prendre, que faire du journalisme c'est compliqué et pis que ça s'apprend à l'école. Bref, le fatras habituel des marquis sentant leur perchoir vaciller.
Nan, vertigineuse de bêtise crasse en revanche est la réaction des Bessons et consorts. Je ne résiste pas, écoutez celle-là, tirée du blog de la députée Muriel Marland-Militello: 
"Wikileaks n'a pas de place dans l'internet civilisé que nous devons construire. En effet, un internet sans un minimum de régulation est un danger pour tous alors que l'internet civilisé est une chance pour chacun, au service de la démocratisation culturelle, de l'accès à l'information et au savoir. Ces faits d'une extrême gravité appellent à une réflexion mondiale sur ce que doit être l'internet."
Le truc a le mérite de ne pas faire de détour, c'est un véritable plan de civilisation pour les barbares, un peu à la manière des gentils colons apportant la lumière aux sauvages africains...voyez un peu. Et puis, un coup de nappage de liberté pour préparer le bon gros filtre qui fera qu'en un coup de bouton poussoir votre FAI deviendra censeur, la toile un gros minitel...Une réflexion mondiale? Pourquoi pas? Tiens!...je suis certain qu'en Chine, en Iran ou en Corée du Nord, ils ont des idées sur la neutralité du net...
Ces types ce sont eux qui auraient vu dans l'imprimerie un danger, dans la roue une chose suspecte, bref qui auraient condamné Galilée. 

27 novembre 2010

Minitel 2.0


Hadopi, Lopsi, Acta...fatras d'acronymes aux noms délicats. Il a fallu que j'installe une distri Ubuntu sur mon vieux PC et, le hasard faisant les choses, que j'aille traîner du côté de la Cité des Sciences un dimanche, pour que ces acronymes barbares fassent un peu tilt dans mon cervelet saturé. Tout ceci ne serait qu'affaire de geeks, voire, de dévoreurs convulsifs de P2P et de bittorrent...? Pas si sûr...et s' il s'agissait plutôt de libertés publiques...De droits fondamentaux tiens! Et si le point commun de toutes ces offensives législatives serait le premier pas pour contrôler le machin qui dérange, la zone de non droit, la où  télésurveillance ne passe pas : Internet. Filtrer le net, au nom de la lutte contre la contrefaçon, le piratage, les pédonazis. Tout le monde est pour et puis si ça ralenti pas mon débit, après tout? L'entreprise en réalité, n'est rien moins que le premier pas vers la minitélisation du net. Bref, un bond en arrière de 20 ans et encore une occasion ratée...ça se joue en ce moment, près de chez vous.

11 novembre 2010

Avec un petit H


Moi, les grandes commémorations ça m'inspire. Alors continuons et révisons notre histoire , comme disait l'abbé Pierre. Hum... Retour sur le parfum nauséabond des années 30 et sa méchante cri-crise, qui n'est pas sans rappeler la patauge contemporaine.

"L'Etat se montrait pourtant digne de la réputation de défenseurs des intérêts de la grande bourgeoisie "en 1793, 1830, 1848 ou 1871" que lui confère Robert Young en cherchant des antécédents aux années 1936-1939. Elle avait été, Comité des houillères et des Forges en tête, cajolé par l'Etat en guerre puis vainqueur. Elle en avait reçu des privilèges qui emplirent la chronique de la police financière puisée au renseignement bancaire, riche en scandales tus ou éclatés. Elle n'avait rien à envier à l'étatisation de l'économie allemande depuis l'ère Brüning, c'est à dire à sa socialisation des pertes. La générosité étatique avait à l'automne 1931 atteint un degré tel que "dans les milieux bancaires, on craignait que la divulgation du montant des sommes avancées par le Trésor aux banques et à diverses entreprises privées n'accentuât la défiance du public vis à vis des établissements de crédit, ce qui se traduirait par une reprise des retraits de fonds". (...)
"La banque de France fit mieux. Ce héraut de la rigueur financière, qui pourfendait les dépenses funestes de l'Etat et le déficit budgétaire, comptait aussi sur le Trésor. Elle avait tué dans l'oeuf la réforme fiscale du Cartel des Gauches, joué contre le franc et animé la spéculation qui avait fait flamber la livre sterling et le dollar. Elle tira de l'ère Poincaré, son oeuvre, grande satisfaction, perceptible dans sa prose et sa presse. Elle n'en poursuivit  pas moins les sorties d'or vers Londres pour amasser un important portefeuille de livres sterling qui, à de certains moments, atteignit plus de la moitié des encaisse-or de la Banque d'Angleterre. Ce paradis sterling s'effondra dans la tempête financière allemande de l'été 1931 (...) La dévaluation consécutive transforma des gains clandestin en pertes nécessitant sauvetage public."

Annie Lacroix-Riz, Le choix de la défaite, les élites françaises dans les années 1930, deuxième édition 2010, pages 49 à 51.

10 novembre 2010

Histoire sur les rails


Le projet de statut des juifs d'octobre 1940 annoté de la main de Pétain a été découvert. Ben merde! Il était planqué où ce machin là?...Alors cette fois plus de doutes la thèse du glaive et du bouclier est définitivement ruinée. En doutions nous? 
Cependant les conclusions tirées de la découverte du document faisant tout aussi définitivement de Pétain, le diable idéal, sont un peu rapides. Ce serait en oublier bon nombre en chemin. A commencer par les élites économiques qui, depuis au minimum 1934, oeuvraient pas vraiment discrètement pour un rapprochement franco allemand et voyaient en Hitler sinon le rempart idéal contre le bolchévisme pour les plus paranos, au moins le meilleur outil afin de maximiser le profit. Le gratin du monde politico-médiatique, à la suite des premiers, drapé dans un pacifisme tartuffe, préparait Vichy. Tout devait être prêt pour, le moment venu, basculer dans un régime fort à la solde du Reich. Les ennemis intérieurs étaient, bien avant 40, désignés, fichés, repérés: les juifs, les communistes, les francs-mac'. En ce sens, Pétain n'était que le bon produit marketing à placer pour faire passer la pilule. Le reste suivrait. Et il a suivit, au moins au début. Le petit bout de la lorgnette historique commande de s'attacher à déterminer l'infinie responsabilité de ce vieux canasson. Ceci permet de laisser aux oubliettes de l'histoire les banques, l'Etat-major, l'essentiel de la classe politique de la troisième, qui jouaient le Reich contre une hypothétique chienlie rouge. Un petit cours de rattrapage s'impose.

19 octobre 2010

Low croûtes


Rhâââ...c'est fini...Ryanair quitte Marseille! Oh mon Dieu! C'est vrai que nous avons un taux de prélèvement d'enfer...les charges! les charges!...Et pi, l'emploi bien sûr...sacrifiés ces pauvres gens, sur l'autel de cette France administrative!..reptilienne!...fiscale!...privilèges et manifs!...
Et ben qu'ils se cassent! On les retient pas, qu'il aient le droit pour eux ou pas d'ailleurs on s'en fout! Pas besoin de leurs carlingues pourries déversant un tombereau de gogos candidats à se tartiner le cul de crème solaire pour pas cher. Le touriste est un con, un parasite, une lie....à degrés divers, mais peu importe, le principe est le même.
Mais en réalité, je vais vous dire madame Chazal, le pire c'est qu'ils ONT le droit pour eux. Bhé voui, figurez-vous qu'un fatras de directives permet de contourner, façon Bolkenstin' en germe si vous voulez, le droit local du travail au profit du droit d'origine. Le tout nappé dans la liberté d'établissement des entreprises au sein de l'Union. En attendant North Korean Airlines envisage sérieusement de reprendre la place chaude...hum. Des candidats?


12 octobre 2010

Gratter le Léviathan


Il semble que la mayo veuille prendre....enfin!...il en aura fallu!..."reconductible", passons sur le soft langage, là où il faudrait dire "générale" et "illimitée"...Va pas être facile...comme l'écrit Davduf, finalement chaque fois que la populasse s'aventure à gratter les orteils du Léviathan, c'est un peu une répétition générale pour le Pouvoir. Ils feront mieux la prochaine fois! Alors tu penses, depuis 95, ils ont eu le temps de disséquer ce qui reste de vivant dans cette armée de réserve à zombies. La déferlante sera dure..à commencer par les laquais gardiens de la juste opinion cathodique...le plus difficile serait encore de se dire que la "gauche" de gouvernement ne reviendra certainement sur rien. Faits comme des rats! Ok, mais pas sans avoir livré bataille.
Pour couronner le tout, suis écartelé entre mon soutient au mouvement, petit numéro anonyme des grévistes, et le fait d'être touché par ses conséquences. Alors, si dans quelques jours, je venais à grogner un truc sur l'espérance de vie qui s'allonge...abattez-moi sans sommation. Je vous aurais ralentis.

5 octobre 2010

Dispregiativo


"Jim s'était mis à éclabousser ces filles. Il était devenu dieu de l'Eau et elles l'adoraient. Il s'était mué en promesse, en chose possible. Il était génial. Il savait s'y prendre. Des livres, j'en avais lus beaucoup mais lui, il en avait lu un que je n'avais jamais ouvert. Maillot de bain, couilles, méchant petit air et jolies oreilles rondes, c'était un vrai artiste. Je ne pouvais pas plus le défier que l'espèce de gros porc en coupé sport vert qui m'avait nargué avec sa beauté à long cheveux qui flottaient au vent. L'un comme l'autre, ils avaient ce qu'ils méritaient. Moi, je n'étais qu'un étron de cinquante cents qui surnageait au milieu du grand océan vert de la vie."

Souvenirs d'un pas grand chose, Charles Bukowski, 1982.

16 septembre 2010

Autorail pour les falaises


Qui dit rentrée, dit nouveau départ. Bien, alors changement de décor. Nous quittons les charbonnages liégeois pour une voie ferrée, désaffectée, en Normandie. C'est fou ce que ce pays peut compter de lignes ferroviaires à l'abandon...pas interdit que ça resserve un jour, notez. En attendant d'assécher une bonne fois les sous sols, derrière Etretat, une petite voie ferrée serpente...On en a fait un vélo-rail, pour le bonheur des touristes. Et puis, en s'aventurant un poil plus loin...de vieux autorails dépérissent. Le tout pour le plaisir d'une plaisante ballade.

2 septembre 2010

Diversion massive


Depuis quelques temps nous n'avons plus nos Roms...ils ont déserté la rue de l'Ourcq...vacances low cost à 300 boules...sans doute. C'est qu'il faut parfois changer de montures, pour en ménager l'usage. Après la Courneuve et l'insécurité des faubourgs...les "jeunes"...bé y a qu'à faire les Roms. Relents Vichystes? Ha non! Rien à voir! Celle-là est réservée. Pas touche! Bon, bon...M'enfin des ressemblances dans la recette, un peu non? Ennemi intérieur et bouc-émissaire. Grand classique. On parlera d'autre chose...des fois que la rentrée soit...hum...sociale? Rentrée? Tous en rang! Bougez plus! Je change la bobine, le temps de descendre aux archives.
 

1 août 2010

La roue électrique


Je signale en passant pour tous les amateurs, l'excellent travail d'un maître du genre.
Bon décrochage à tous ceux qui ont pu faire relâche, courage aux autres.

13 juillet 2010

Au-delà de l'arc-en-ciel


"Jour de la remise des diplômes. En toque et en robe, nous entrâmes dans le grand auditorium sur l'air de "Pomp and Circumstance". Il faut croire que nous avions appris quelque chose pendant ces trois dernières années. Nous étions probablement un peu meilleurs en orthographe et avions, physiquement, beaucoup grandi. J'étais toujours puceau. "Alors Henry, toujours pas décapsulé?" "Eh non, eh non", répondis-je.
Jimmy Hatcher était assis à côté de moi. Le principal était en train de faire son discours et raclait le fond du vieux tonneau à merde avec un bel enthousiasme.

" L'Amérique, c'est le pays où l'on peut tenter sa chance et, homme ou femme, il suffit de vouloir pour réussir...
-Comme plongeur dans un resto, fis-je.
-Comme employé à la fourrière, ajouta Jimmy.
-Comme cambrioleur, fis-je.
-Comme éboueur, dit-il.
-Comme infirmier psychiatrique, se reprit-il.
-L'Amérique est courageuse...ce furent des gens pleins de courage qui la bâtirent...Notre société est juste...
-Juste pour quelque-uns, fit Jimmy.
-Une société de justice et tous ceux et toutes celles qui veulent de ce rêve, là-bas, au-delà de l'arc-en-ciel, trouveront...
-Une grosse merde bien velue, proposai-je."

Souvenirs d'un pas grand chose, Charles Bukowski, 1982.

6 juillet 2010

Au moment même


"Lorsqu'on examine ce qui s'est passé depuis 1930, il n'est pas facile de croire à la survie de la civilisation. Je ne suggère pas, à partir de ce constat, que la seule solution est de renoncer à la politique quotidienne, de se retirer dans un lieu éloigné et de se concentrer sur son salut personnel, soit sur la création de communautés autonomes en prévision du jour où les bombes atomiques auront fait leur travail. Je pense qu'il faut poursuivre la lutte politique exactement comme un médecin doit tenter de sauver la vie d'un patient, même s'il a de grandes chances de mourir. Mais il me semble que nous n'iront nulle part tant que nous ne reconnaîtrons pas que le comportement politique est en grande partie non rationnel, que le monde souffre d'une sorte de maladie mentale qu'il va falloir guérir. Le point important est que la grande majorité des calamités qui s'abattent sur  nous ne sont absolument pas nécessaires. On pense communément que le désir des êtres humains est de se sentir en sécurité. Eh bien, nous avons aujourd'hui la possibilité de nous sentir en sécurité, ce qui n'était pas le cas de nos ancêtres. La nature peut parfois riposter par un tremblement de terre ou un cyclone, mais elle a été en grande partie vaincue. Et pourtant, au moment même où il y a, où il pourrait y avoir, suffisamment de tout pour chacun, toutes nos énergies ou presque, sont dévolues à essayer de nous prendre les uns aux autres des territoires, des marchés et des matières premières. Au moment même où les biens pourraient être distribués à tous de telle sorte qu'aucun gouvernement ne puisse craindre d'opposition sérieuse, la liberté politique est déclarée impossible et la moitié du monde est dirigée par des forces de police secrète. Au moment même où les superstitions s'effondrent et où une attitude rationnelle devant l'univers devient possible, le droit à penser ses propres pensées est nié comme jamais auparavant. Le fait est que les êtres humains n'ont commencé à se battre sérieusement les uns contres les autres qu'à partir du moment où il n'y avait plus vraiment de raison de le faire."

George Orwell, 29 novembre 1946 (A ma guise, chroniques 1943-1947).

23 juin 2010

Désordre (re) local


"Relocaliser"...le mot est même pas reconnu par le correcteur orthographique de ce bousin et pourtant c'est bien ce qui pourrait arriver à la production d'une bagnole italienne. Jusqu'ici la caisse à savon était produite en Pologne et voilà pas qu'un referendum d'entreprise approuve le retour des chaines de montages en Italie. A la clef, une cure drastique pour les salariés: heures sup' à gogo, pauses sucrées, absentéisme fliqué, indemnités maladie dans le ionf et turbinage 6 jours sur 7....j'en passe. Excédés de voir le taf leur filer entre les pognes, les syndicats polaks rechignent et estiment le cocktail antisocial "insupportable pour les italiens". Bon, le tableau est presque complet, dans une Europe libérale jusqu'aux sphincters, l'effet level playing field joue à fond les ballons...la mise en concurrence des systèmes sociaux est bien le but ultime de la manœuvre...un seul objectif : essorer la bête pour qu'elle crache quelques points supplémentaires de valeur. Le tout sur fond de rivalités salariales transfrontalières genre "c'est à babord qu'on taf le plus pour rien". En attendant la relocalisation en provenance de Shenzhen...voire relocalisation espace temps...je reviens du XIXème avec ma chaîne de montage, préparez les gosses pour la clef à molette...yeah!

18 juin 2010

La recette des poutres


Aller hop! Une chtiote réforme des retrait'...y avait longtemps. Une grosse couche d'espérance de vie qui monte, un nappage léger de privilèges des fonctionnaires, un zeste de panique sur le chiffrage...faites cuire thermostat 5 pendant la coupe du monde...et le tour est joué! Les bien nommés partenaires sociaux joueront leur partie et organiseront une gentille petite randonnée pédestre entre bastoche et république...Pas de menace sur la AAA à l'horizon... la grande Duduche de Bercy le glisse sans rire, tout ça c'est fait pour faire plaisir à la corbeille...et pour saigner encore un peu le pôvre! Qui du coup d'ici peu et à force de voir la pension lui filer entre les pognes, trouvera que des avantages aux fonds du même nom...Car c'est pas ailleurs qu'il faut chercher la raison de tout ce cirque...quand on veut tuer son chien...les vautours sont déjà à la porte, plan marketing prêt à jaillir de la dernière I-couille...et le flouze repartira dans le tube du grand casino...Les jeux sont faits!...nous aussi...Rien ne va plus!

14 juin 2010

Faire le mur


Alors voilà, vous voulez inviter une parente à votre mariage. Le hic c'est qu'elle habite du mauvais côté de la Méditerranée. Dans ce cas voyez-vous ça ce complique un chouïa...car en vertu de la sédimentation législative qui tient lieu de code de la nation-sécuritaire-qui-reste-quand-même-le-berceau-des-droits-de-l'homme, bé il faut un visa de tourisme et une décla en mairie signifiant que vous accueillez un estranger. Formalité? Neni. Pas moyen! Vous comprenez des fois que passée la cérémonie une envie subite de profiter des privilèges de notre beau pays vous saisisse...histoire de goûter aux joies de la clando', cache-cache avec la PAF! Les arrières cuisines des restos de la bonne boubouffe bien de chez nous....voire, un petit stage de services à domicile dans le 16ème, payée 10€ par mois et une gamelle à côté du clebs. Hein? Tentant non? Tradition d'accueil mon derche! Ha!....Si tu sais pousser la baballe avec ton pied c'est pas la même. Là on oublie le formulaire Z385287B...
Bref. Cette histoire véridique s'est bien soldée, visa il y eut et la tata a pu assister à l'union de sa nièce, moyennant quelques habiles courriers et un rien d'entregent....Pour combien d'autres à la porte...

8 mai 2010

Du flan dans le béton armé


Voilà voilà que ça recommence...on la croyait passée la grosse Bertha financière, tu parles! Un amuse gueule pour tester l'appétit...Cette fois c'est "joue avec les Pigs"...plouf! plouf! Ce sera toi le petit cochon! Bhâââ....tu as laissé une pas belle dette derrière toi...manque de pot tu peux pas faire rouler la planche à billets. Le club de Bruxelles te lâche en route...en serrant le string pour qu'on regarde pas trop dans leur gamelle...Alors voili ta note qui dégringole! Du BBB pour commencer. Et si tu mets pas la piétaille à ta botte ce sera du CCC...C'est pas de l'andouillette ça mon pote! Tire dans la foule! Tu verras si ton rating décolle... Sinon bouffe toi les méchants taux d'usure....Et au suivant! Stratégie du choc vous disiez? Et bien, cela fonctionne à merveille. Tant qu'ils gagnent ils jouent...La question c'est jusqu'où, parce que pour le moment rien, absolument rien ne peut arrêter l'engin.

17 avril 2010

Le style aux commandes



"Annonçant que le ministère du commerce s'apprête à lever l'interdit sur les pantalons à revers, la publicité d'un tailleur salue cet évènement comme "le premier acompte de la liberté pour laquelle nous nous battons".

Si nous nous étions vraiments battus pour les pantalons à revers, j'aurais dans doute penché pour les forces de l'axe. Les revers ne servent à rien, sauf à récolter la poussière, et ils ne présentent aucun avantage, sauf les six pence qu'on y retrouve parfois quand on les nettoie. Mais, sous le cri de jubilation de notre tailleur, il y a une arrière-pensée: d'ici peu l'Allemagne sera vaincue, la guerre pratiquement finie, le rationnement moins strict, et on assistera alors au retour fracassant du snobisme vertimentaire. Voilà un espoir que je ne partage pas. Plus tôt cessera le rationnement alimentaire et plus je me réjouirai. Mais je ne voudrais voir le rationnement vestimentaire se poursuivre jusqu'à ce que les mites aient le dernier smoking et que les ordonnateurs de pompes funèbres eux-mêmes aient abandonné le haut-de-forme. Il me serait indifférent de voir la nation tout entière porter des uniformes teints pendant cinq ans si c'était le moyen d'éradiquer l'une des principales sources de snobisme et de jalousie. Le rationnement vestimentaire n'a pas été conçu dans un esprit démocratique, mais il a tout de même entraîné une certaine démocratisation. Si les pauvres ne sont pas beaucoup mieux habillés, du moins les riches sont-ils plus miteux. Et comme aucun véritable changement structurel ne se produit dans notre société, le nivellement qu'engendre mécaniquement une simple pénurie vaut toujours mieux que rien."

Georges Orwell , Chronique du 4 février 1944 (A ma guise, chroniques 1943-1947).

21 mars 2010

Ceux qui osent....


"En réalité, c'est l'interventionnisme des États et l'affaiblissement des disciplines du capitalisme à notre époque qui ont empêché les marchés de jouer leur rôle régulateur."

"Les décisions financières à notre époque sont prises par des manageurs non capitalistes - des salariés - et pas par de vrais capitalistes, c'est à dire des propriétaires responsables et soucieux d'éviter la faillite de leurs entreprises."

"En définitive, revenir au capitalisme, c'est revenir à une véritable éthique sociale qui est malménée par l'interventionnisme étatique. En effet, le capitalisme peut se définir comme un système de droits de propriété légitimes et il repose sur l'exercice de la responsabilité individuelle. En tant que tel, il est seul système social dont les fondements sont de nature morale."


Le Monde daté du 20 mars 2010, Pascal Salin "Revenir au véritable capitalisme c'est l'étatisme qui a nourri la crise".

8 mars 2010

L'ordinaire conspiration


"Avec la permission d'une correspondante, je vais citer quelques passages d'une lettre d'instructions qu'elle a reçue il y a peu d'une école de journalisme bien connue (London School of Journalism) :

"Un grand nombre de vos lecteurs seront des gens qui n'ont pas du tout envie de considérer les employeurs comme esclavagistes et des méchants capitalistes de la société (...) Écrivez simplement et avec naturel, sans essayer de faire de longues phrases ni d'utiliser de grands mots. Rappelez-vous que le but est de divertir. Aucun lecteur, après une journée de travail, n'aura envie de lire une liste des doléances de quelqu'un d'autre. Mettez un frein à votre désir de parler des "maux" de l'industrie minière. Il y a des millions de personnes qui n'oublieront jamais que les mineurs ont fait grève tandis que nos fils et maris se battaient contre les allemands. Où seraient les mineurs si les troupes avaient refusé de se battre? Je mentionne ceci pou vous aider à voir les choses sous un angle différent. Je vous déconseille d'écrire sur des sujets à controverse. Ils sont difficile à vendre. Une description simple de la vie des mineurs a bien plus de chance. (...)
Le lecteur moyen accepte volontiers qu'on lui parle d'autres modes de vie que le sien - mais, à moins d'être un imbécile ou un gredin, il ne prêtera l"oreille à de la propagande partiale. Oubliez donc vos griefs et dites-nous un peu comment vous vous débrouillez dans un village minier typique. Un des magazines féminins acceptera certainement de lire un article sur ce sujet écrit par une ménagère."  (...)
Il ne s'agit pas d'un complot capitaliste voilé pour droguer les ouvriers. La personne qui a écrit cette lettre peu soignée n'est pas un sinistre conspirateur mais simplement un âne (ou une ânesse, je dirais, d'après le style) sur lequel des années de bombardements et de privations n'ont eu aucun effet. Cette lettre démontre à quel point  les habitudes mentales d'avant guerre sont des mauvaises herbes à la vitalité invincible."

Georges Orwell, Chronique du 6 octobre 1944 (A ma guise, chroniques 1943-1947).

11 février 2010

Au large


Les seasteaders libertariens sont les héritiers de cette tradition visionnaire, mais ils trahissent leur politique de classe en la dégradant. Ils rendent presque leur critique radicale nostalgique de rêves ennemis grandioses. Leurs monolithes intransigeants de l'architecture fasciste et stalinienne témoignaient des ambitions gigantesques monstrueuses de leurs commanditaires. Mais si New Utopia, le plus fou des seasteads libertariens, teinte son Miami-isme terne de juste ce qu'il faut de barbe à papa Vegas pour laisser entrevoir un baroque anémié, Freedom Ship est un centre commercial flottant à l'allure d'hôtel méditerranéen de milieu de gamme. Mais la défaite de l'imagination utopique n'est nulle part plus frappante que dans les projets de ville flottante toujours influents, bien qu'enterrés depuis longtemps, d'Atlantis Project.
C'est un rêve libertarien. Des quartiers hexagonaux d'appartements carrés bordurés conventionnellement de minuscules parcs bien peignés et des marinas merveilleusement monotones, l'âme d'une banlieue de Floride. C'est la gated community ultime, conçue non pour les très riches et certainement pas pour les très puissants, mais pour ceux qui le sont moyennement. En tant qu'utopie, Atlantis Project fait pitié. Passée son unique raison d'être, sa situation sur les mers, il est tragiquement dénué de toute ambition, estropié par l'anxiété de classe, nostalgique, pas même d'un glorieux passé mythique, mais de fausse vertu anonyme de fifities fantasmées. Ce n'est pas une vision de la classe dirigeante, plutôt la rêverie plaintive d'une petite bourgeoisie apeurée qui, face à ce qu'elle percoit comme problèmes sociaux, n'a trouvé que cette solution boudeuse: fuir, faire voile vers un crépuscule sans impôts.

China Miéville, Utopies flottantes in Paradis infernaux, les villes hallucinées du néo-capitalisme 2008.

29 janvier 2010

Ce qu'il en restera....


"Votre avion commence sa descente, vous êtes littéralement scotché au hublot. La scène est proprement stupéfiante: un archipel d'îles aux tons coralliens forme un puzzle presque complet de 60km² imitant les contours d'une mappemonde. Des eaux vert émeraude et peu profondes qui séparent les continents surgissent les silhouettes immergées des pyramides de Gizeh et du Colisée romain."
(...)
"Alors que l'avion vire lentement en direction du désert, un spectacle encore plus invraisemblable vous coupe le souffle: d'une forêt de gratte-ciels chromés surgit une tour de Babel d'une hauteur invraisemblable-huit cent mètres, plus haut que deux Empire State Building empilés l'un sur l'autre. Vous n'avez pas fini de vous pincer l'avant-bras que l'avion atterri: le centre commercial de l'aéroport vous accueille, offrant aux regards concupiscents des montagnes de sacs Gucci, de montres Cartier et lingots d'or d'un kilo pièce. "
(...)
"Votre hôtel en forme de méduse, l'Hydropolis se situe à vingt mètres sous la mer. Chacune des deux cent vingt luxueuses suites est équipée de murs plexiglas qui offrent une vue spectaculaire sur les évolutions de gracieuses sirènes et sur le célèbre "feu d'artifice sous-marin": un show hallucinant "d'eau, d'air et de sable tourbillonnant éclairé par un jeu de lumière sophistiqué."
(...)

"Bienvenue dans cet étrange paradis. Mais où êtes-vous donc? Dans le nouveau roman de Margaret Atwood, dans la suite posthume du blade runner du Phillip K. Dick ou dans la tête d'un Donald Trump sous acide? Erreur. Vous êtes à Dubaï, ville-État du Golfe persique, en 2010."

Le Stade Dubaï du capitalisme, Mike Davis, in Paradis Infernaux Les villes hallucinées du néo-capitalisme 2008.

16 janvier 2010

Du bon du côté du bistouri


"Il y eut un petit déclic. Tout cela était très paisible. C'aurait tout aussi bien pu être la minuterie automatique, ou alors le réflecteur métallique de la lampe qui chauffait. C'était rassurant, cela calmait sauf que lorsque je recommençais à y songer, je décidai que tout ce qu'ils étaient en train de faire pour moi était inutile. Je me dis qu'au mieux l'aiguille laisserait des cicatrices pour le restant de mes jours. Ce n'était déjà pas mal, mais n'était rien encore à côté de ce qui me tracassait, c'était qu'ils ne savaient absolument pas comment s'occuper de moi.  Je le sentais dans leurs discussions et dans la façon dont il me traitaient. Ils hésitaient, ils étaient mal à l'aise et pourtant, rien de tout cela ne les intéressait: je les rasais. Et, pour finir, rien de ce qu'ils faisaient n'avait d'importance. Il fallait seulement faire quelque chose. N'importe quoi. Ne rien faire n'aurait pas été professionnel.
On expérimentait sur les pauvres et si ça marchait, on étendait le traitement aux riches. Quand ça ne marchait pas, on se disait que des pauvres, il y en aurait toujours assez pour continuer à expérimenter autre chose."

Charles Bukowski, Souvenirs d'un pas grand chose, 1982.

3 janvier 2010

2010...et il ne s'est rien passé...




 Allez-y, basculez les résolutions et tout le tremblement. 2010 s'installe et il ne s'est strictement rien passé, la finance crise toujours un peu, les bonus sont toujours bien distribués, les Stasunis sont toujours en guerre, les conférences climato-chose ne servent décidément à rien, Battisti court toujours mais moins vite, les chroniqueurs racontent encore les mêmes insanités en boucle, le parti socialiste continue de flotter quelque part...Seul point d'encrage dans ce néant, nos petites Friches. Ouf!..On a encore un peu de stock pour alimenter cette année. Alors tous mes vœux et belles balades.