28 mars 2011
Voyage avec l'ennemi
"L'avion a décollé et la caméra continué. Ma copine et moi, on parlait. Les boissons sont arrivées. J'avais la poésie et une chouette femme en prime. La vie me souriait. Mais attention aux pièges. Chinaski, fais gaffe aux pièges. Tu as mené un dur combat pour avoir la vie que tu voulais. Ne laisse pas une vague adulation et une caméra de cinéma tout foutre par terre. Souviens-toi des paroles de Jeffers-les hommes les plus costauds peuvent se faire piéger, comme Dieu quand il posa le pied sur terre.
Enfin, tu n'es pas Dieu, Chinaski, détends-toi, prends un truc, un autre verre. Tu devrais peut-être dire un truc profond pour le preneur de son? Non, qu'il se démerde. C'est leur film après tout. Jette un oeil aux nuages. Tu voyages avec les cadres sups d'I.B.M., de Texaco, de...
Tu voyages avec l'ennemi.
A la sortie de l'aéroport, dans l'escalier roulant, un type me demande:
"Pourquoi toutes ces caméras? Keski se passe?
-Je suis poète, je lui dis.
-Un poète? Il demande, comment vous appelez-vous?
-Garcia Lorca", je fais..."
Au sud de nulle part, Charles Bukowski, 1973.
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