"Au nom d'une soi -disant "justice sociale" et du primat de l'intérêt national, Vichy interdit les grèves et les lock-outs, puis dissout les centrales syndicales, "formations de combat" qui "usurpaient les fonctions justiciaires de l'Etat faible" (Pétain). En fait, si la disparition de la CGT et de la CFTC est effective, celle de la CGPF est illusoire puisque la loi du 16 août 1940 crée les Comités d'organisation dominés par le patronat.
Chargés du recensement des entreprises et de leurs moyens de production, ces Comités consolident la prépondérance des plus importantes entreprises, alors que le gouvernement vitupère le grand capital. Quant à la charte du travail (loi du 16 octobre 1941), elle a pour objet de remplacer la lutte des classes par la collaboration des ouvriers et de la bourgeoisie qui, "prenant conscience de leur intérêt commun de citoyens dans une nation désormais unie" (Pétain), doivent se concerter au sein de comités locaux, dans lesquels les travailleurs sont en réalité minoritaires et tenus de se conformer à une stricte discipline. La charte établit également un syndicalisme officiel, obligatoire, sans aucune fonction politique. "
L'extrême droite en France, de Maurras à le Pen, Ariane Chebel d'Appollonia, page 230.
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