"La C.G.T. tente, le 30 novembre 1938, une grève générale qui avorte misérablement. L'aventure - l'espérance - du Front populaire n'aura donc abouti qu'à une quatrième défaite, en cent cinquante ans, du prolétariat français, les trois premières ayant été celles de juillet 1794, de juin 1848 et de mai 1871. Le prolétariat est si bien maté que le 1er mai 1939 ne sera pas "férié", sans qu'aucune révolte se produise. Reste, pour les classes dirigeantes, l'effrayant souvenir de mai-juin 1936, cette insoumission, tout à coup, des masses, cette prétention soudaine, chez ceux dont le rôle est de "nourrir" le "petit nombre", cette prétention de relever la tête, de se grouper, de faire bloc, de recourir à la contrainte des grèves "sur le tas" pour arracher des concession à ces Puissants qui les "font travailler" et les "gouvernent". Les Puissants demeurent "les plus forts" et ils l'ont prouvé. Mais ils ont eu peur. Blum leur a fait peur. Ils ne l'oublieront pas. Ils ne lui pardonneront jamais."
Henri Guillemin, Nationalistes et nationaux, la droite française de 1870 à 1940, Paris 1974, Gallimard.
Henri Guillemin, Nationalistes et nationaux, la droite française de 1870 à 1940, Paris 1974, Gallimard.
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